On aura tout vu sous IBK. Des directeurs qui refusent d’appliquer des décisions de justice sous prétexte qu’ils ont le dos large parce que soutenus par les barons du régime défunt. Ce qui se passe à l’entrepôt du Mali au Sénégal ressemble à des abus. Le Directeur de ladite structure aurait refusé de mettre les agents dans leurs droits malgré la décision de la section administrative de la Cour suprême. Fousseyni Soumano, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a dit niet à l’application du décret 100 bien que la Cour Suprême lui a enjoint de la faire. Niet également au Premier ministre d’alors Boubou Cissé qui, par une correspondance adressée au Ministre des transports et de la mobilité Urbaine, parce qu’il serait le protégé du frère de lait de l’ex première dame Aminata Maiga. Le Mali Kura qui vient de s’amorcer va-t-il permettre aux pauvres citoyens d’être mis dans leurs droits ?
Pour rappel, le décret 100 parle du traitement des agents fonctionnaires des entrepôts, leurs primes et autres avantages liés au poste. Mais selon une des nombreuses victimes du Directeur Fousseyni Soumano, les agents n’ont pas bénéficié d’un seul centime du fameux décret. Le hic, selon notre interlocuteur, est que le contenu et les avantages liés au décret 100 sont connus par tous car il s’agit d’un acte officiel de la République du Mali. C’est d’ailleurs face à cet abus qu’une plainte a été déposée auprès de la section administrative de la Cour Suprême, martèle-t-il. Cette juridiction a rendu deux arrêts, suivant le No 563 à la date du 18-10 – 2018 et le second arrêt a été rendu sous le numéro 259 du 18 avril 2019. Malgré ces deux arrêts, le Sieur Soumano n’a pas daigné obtempérer et il n y a pas eu jusqu’à nos jours un début d’exécution. Selon notre interlocuteur, le PM Boubou Cissé a été récemment saisi en tant que chef de l’Administration pour, via le ministre en charge de la question, de demander au Directeur de mettre les agents abusés dans leurs droits.
Le Premier ministre dans la correspondance numéro 274 PMCAB adressée au ministre des transports, qui à son tour a écrit au Directeur de l’entrepôt par la lettre no 00210 MTMU SGAL à la date du 2 avril 2020 lui demandant d’appliquer les deux arrêts de la Cour suprême, a refusé de le faire. Après avoir défié le PM et le ministre des transports, M. Soumano fort du soutien du frère aîné de l’ex Première dame Mme Keita Aminata Maiga aurait pris la décision de relever tous les agents et cela avec la complicité du Ministre parce qu’il aurait promis à ce dernier de recruter ses parents qui chôment comme contractuels.
Il lia l’acte à la parole, selon notre interlocuteur, car les nouvelles recrues de la boite seraient, le jeune frère du directeur, son beau-frère et l’un des neveux du ministre des transports, Abdoulaye Ly. Comme récompense du bienfait au ministre, le directeur de l’entrepôt de Dakar aurait reçu des mains du ministre les deux trophées de reconnaissance octroyés par l’Etat pour service rendu.
Quand est-ce qu’une structure de l’Etat est devenue la propriété privée d’un individu et son clan ? Le Directeur Fousseyni Soumano et son comptable ont fait de l’entrepôt du Mali au Sénégal leur patrimoine, toutes les recettes du port sont gérées de manière opaque par ces deux messieurs. Le hic est que l’Etat ne connait pas le montant payé par les commerçants et surtout le nombre de marchandises qui transitent au port. Seul le directeur du port et son comptable ont accès et dépensent à satiété sans contrôle.
Il est bon à savoir que le Directeur de l’entrepôt qui est un délégué financier a fait sept ans au port de Dakar, relevé, et puis imposé par la famille présidentielle d’alors, à savoir grand frère de l’ex première dame Ami Maiga, du nom de Aba Maiga, alors même que ce poste est dédié aux ingénieurs de l’industrie, des mine et des transports. Et pour prouver qu’il a « le dos large », il a chaque fois répéter ne rien craindre et qu’il fera ce qu’il voudra.
Notre interlocuteur va plus loin en affirmant que le directeur Soumano a fait de l’entrepôt de Dakar et de toutes les antennes connexes ses propriétés privées. Il en veut pour preuve un terrain octroyé à l’entrepôt par le chef du village de Kounda à la frontière entre le Mali et le Sénégal pour faire le parking de stationnement. Ce terrain aurait été désherbé par le directeur à 175 millions, et aurait repeint les deux bureaux du bâtiment de l’antenne de l’entrepôt à 20 millions 200 mille francs CFA. En véritable prince, M. Soumano a engagé des dépenses exorbitantes comme l’achat des panneaux solaires fixé à un poteau d’une faible dimension à 650 000 f CFA l’unité alors même qu’il n’allume qu’une seule ampoule.
Avant la chute du régime IBK, il s’apprêtait à faire un autre recrutement dans les mêmes conditions que les précédents. Il semblerait que ces nouvelles recrues sont également des parents ou des proches. Pour définitivement mettre la main sur l’entrepôt, M. Soumano a même mis en place des sociétés écran comme le GIE Djigiya auquel il octroi tous les marchés de l’entrepôt.
En somme, les travailleurs interpellent les nouvelles autorités pour qu’elles sévissent contre des cadres de la trempe de Fousseyni Soumano. Au Ministre de la justice et à toutes les structures de contrôle de prendre l’initiative pour aller vérifier la gestion de Monsieur Soumano à l’entrepôt de Dakar. Il est impérieux pour l’Etat de veiller sur les recettes du port et de prendre la gestion de tous les ports en mains pour éviter l’évasion des fonds.
Youssouf Sissoko