Au moment où nous mettions sous presse, samedi dernier, une importante réunion, organisée par la communauté arabe du Mali, devait débuter dans la circonscription de Néma pour mettre en place une stratégie qui permettra de reconquérir le Nord à partir de la région de Tombouctou. Une fois mis en place, le plan de guerre sera piloté par le Colonel Ould Meydou. Selon nos informations, plusieurs centaines de combattants seraient déjà prêts à reprendre les armes pour se battre contre l’ennemi. Joint au téléphone par nos soins, un jeune de la milice arabe, désormais réfugié à Néma (Mauritanie), nous a confié «les jeunes sont motivés pour monter à l’assaut des zones contrôlées».
Mouvement créé par Gamou: un pur mensonge
De l’autre côté, c’est-à-dire à Niamey, les choses bougent aussi. Même si le Colonel Major Alhaji Ag Gamou s’est déclaré plusieurs fois «découragé» par l’attitude du Mali vis-à-vis des rebelles, il reste «un combattant de la première heure». Contrairement à ce qui s’est dit ces derniers temps un peu partout, le Colonel Alhaji Ag Gamou n’a pas créé le Mouvement républicain pour la restauration de l’Azawad (MRRA).
Joint par téléphone, l’un de ses proches nous a clairement expliqué que «cette idée a été lancée par des rêveurs qui veulent, coûte que coûte, faire croire à l’opinion nationale et internationale que Gamou se désolidarise des idéaux républicains». Un autre proche du Colonel, avec qui nous nous sommes entretenus vendredi dernier, a confirmé l’information: «Gamou n’a pas créé de mouvement. Il est vrai qu’il est en train de vouloir rassembler autour de lui des intellectuels qui pourront, en intelligence avec les forces armées et de sécurité du Mali, entreprendre des actions claires pour libérer le Septentrion. Le Colonel Gamou ne fera rien sans l’accord de sa hiérarchie. Il appartient à un corps d’armée et il a des chefs. Il ne peut donc pas se mettre à créer quoi que ce soit».
Selon des informations concordantes, le Colonel Gamou, avec l’appui de l’armée malienne et fort des nombreux combattants dont il dispose, attaquera les positions rebelles de Gao et fera jonction avec son frère d’armes, Ould Meydou, qui, pour sa part, entrera par la région de Tombouctou. «Quand nous seront ensemble, ceux qui hésitent et ceux qui restent dans les salons climatisés de Bamako nous trouveront sur leur chemin. En tout cas, nous ne resterons plus là à observer la guerre entre les bérets ou les disputes politiciennes sur la transition. Nous, notre guerre et notre transition, c’est contre Iyad et ses complices» a laissé entendre un cadre ressortissant du Nord membre actif des deux fronts.
Une fois de plus, les locomotives Ould Meydou et Alhaji Gamou sont en route pour une autre bataille. Il reste à espérer que les wagons Mali suivent.
A suivre.
Paul Mben
Le 22 Septembre 04/06/2012