Il réagissait ainsi aux tensions suscitées par l’éventuelle nomination du conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne.
Alors que la chancelière allemande Angela Merkel a apporté son soutien à M. Juncker, qui a dirigé pendant huit ans l’Eurogroupe, d’autres dirigeants européens -notamment le Premier ministre britannique David Cameron- souhaitent voir un réformateur à la tête de l’exécutif de l’Union européenne.
Interrogé sur la candidature de M. Juncker, Matteo Renzi a déclaré qu’il était plus intéressé par (l’état du) marché du travail que par les positions de pouvoir, avant d’ajouter que celui qui obtiendra le poste devra aimer l’Europe, mais avec un regard innovateur.
Le jeune Premier ministre italien, qui a apporté à la gauche européenne son plus gros contingent de députés au Parlement en raflant 40,8% des voix lors du scrutin européen du 25 mai avec son Parti démocrate (centre gauche), a assuré que l’Italie ouvrirait la voie vers des réformes qui s’imposent.
L’Italie, troisième économie de la zone euro et qui a été ébranlée par la crise financière, a choisi la stabilité, ce qui signifie des réformes sérieuses et énergiques. Nous pouvons dire que nous voulons changer l’Europe parce que nous commençons par réformer chez nous, a ajouté M. Renzi.
Tout en louant l’Allemagne, ses réformes et son excellente relation avec Angela Merkel en dépit de leurs idées différentes sur de nombreux points, le dirigeant italien, âgé de 39 ans, a averti qu’une politique économique uniquement fondée sur l’austérité ne pouvait suffire.
Il est dans l’intérêt de l’Allemagne que l’Italie réussisse. Et l’Italie possède toutes les qualités requises, à condition que l’Europe ne se concentre pas seulement sur l’austérité, mais aussi sur la croissance. Sur la croissance, l’emploi et les réformes, a estimé le président du Conseil italien.
Matteo Renzi, arrivé au pouvoir le 23 février sur un programme énergique et audacieux en succédant à Enrico Letta, resté en place dix mois, s’était élevé en mars, durant la campagne pour les élections européennes, contre une Europe de comptables.
L’Italie prendra la tête de la présidence tournante de l’UE en juillet prochain.
(©AFP / 31 mai 2014 23h08) 2014-06-01 00:06:19