Villages attaqués, tueries de masse, fuite des civils et des administrateurs: plus de 70 civils ont été tués pendant cette semaine sanglante dans la région de Mopti, au Mali. Le Mardi 18 juin, 4 civils ont été tués à Bamba, dans le cercle de Koro, le lundi 17 juin, 38 civils ont été tués dans l’attaque des villages de Gangafani 2 et de Yoro, toujours dans le cercle de Koro ; dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 juin, l’attaque du village de Sobane Da, situé dans le cercle de Bandiagara, a fait 35 morts.
Dans la région de Mopti, la tension est à son comble. Massacres, tueries de masse, fuite des civils et administrateurs : la région traverse depuis plusieurs mois une importante période de troubles. Alors que plus de 70 civils ont été tués pendant ce mois de juin, le centre du Mali semble plus que jamais basculer dans le chaos.
Le Mardi 18 juin, 4 civils ont été tués à Bamba, dans le cercle de Koro ; le lundi 17 juin dernier, 38 civils ont été ainsi tués dans l’attaque des villages de Gangafani 2 et de Yoro, toujours dans le cercle de Koro. Dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 juin, l’attaque du village de Sobane Da, situé dans le cercle de Bandiagara, a fait 35 morts. « Plusieurs motocyclistes criant « Allahou Akbar » s’attaquaient au hameau de Sobane Da. Un premier groupe rentrait dans le hameau, il incendiait, tirait et terrorisait les habitants, un second groupe rassemblait le bétail et demandait de l’argent aux habitants tandis qu’un troisième groupe empêchait quiconque de rentrer et de sortir du village. Ainsi pris en otages, les habitants de Sobane Da subissaient les exactions d’individus souvent connus des habitants du hameau par ce qu’étant leurs voisins », indique le rapport d’enquête du procureur du pôle antiterroriste Boubacar Sidiki Samaké.
L’attaque contre le village de Koulogon Peul survenue le 1er janvier 2019 a fait 39 morts. La mort de plus de 160 civils, le 23 mars, dans l’attaque contre le village de Ogossagou avait suscité une vague d’indignations à travers le monde. Le Mali est le théâtre d’une série de massacres de civils ayant fait des centaines de morts : 333 civils au cours des trois derniers mois, selon l’ONU.
Les troubles poussent, aujourd’hui, des habitants de la région à prendre la route pour fuir des nouvelles violences. Des centaines de civils ont ainsi fui le cercle de Bandiagara. Ces habitants qui ne savent plus à quel saint se vouer, connaissent, en effet, de grandes difficultés pour vaquer à leurs activités économiques depuis que les actes de cruauté ont élu domicile dans leur terroir et que des appels à la haine sont devenus leur quotidien.
Depuis, la baisse sensible des activités économiques reste perceptible à cause de nombreuses tueries. Cette situation ne profite pas à la population qui ne se sent plus en sécurité. « De surcroît, les chiffres des 3 premiers mois de 2019 sont loin de garantir une baisse de personne déplacées internes, car faisant état d’ores et déjà état de plus 87,000 personnes déplacées internes en seulement 3 mois. Ce qui nous conduit à un total d’environ 133, 000 personnes déplacées à la date du 30 avril 2019», souligne le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC).
Autre fait grave à signaler, les rares administrateurs de la région (préfets et sous préfets) se sont repliés sur la ville de Mopti. En entendant « la mise en place d’un dispositif adéquat de protection» promis par l’Etat, ils craignent pour leur vie. Pour faire face à cette situation tragique, les différentes politiques mises en place par le pouvoir ont été un échec.
Ainsi malgré leur dissolution officielle, des groupes d’autodéfenses, qui se sont transformés en groupes de terreur, échappent complètement au contrôle de l’Etat malien. Selon des experts, les tueries de masse sont imputables aux combattants des milices locales, notamment en raison de conflits territoriaux et de différends ethniques.
Madiassa Kaba Diakité
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