Une manifestation de l’opposition avait alors été réprimée dans le sang par l’armée, faisant près de 160 victimes et une centaine de viols.
En tant que président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), la junte qui dirigeait alors la Guinée, Dadis Camara est un témoin-clé des événements qui se sont produits avant, pendant et après le drame du 28 septembre 2009. Et c’est au titre de témoin que l’ancien dirigeant a été entendu par un magistrat burkinabè, à la demande d’une équipe de trois juges d’instruction qui enquête sur ce dossier.
La commission rogatoire, qui datait d’avril 2011 s’est enlisée dans les sables diplomatiques avant de réapparaître sous la pression conjointe de la Cour pénale internationale (CPI) et du nouveau ministre guinéen de la Justice, Cheik Sacko. Moussa Dadis Camara a-t-il éclairé les juges sur la répression de la manifestation qui a coûté la vie a près de 160 personnes ? Pour l’instant on l’ignore, secret de l’instruction oblige.
Une étape dans un dossier qui avance lentement
À ce stade de la procédure, l’ancien dirigeant n’est pas inculpé. Cependant, son audition marque une étape dans un dossier qui avance lentement. La justice recherche toujours le premier des inculpés, Aboubacar Toumba Diakité, l’ancien aide de camp de Dadis Camara, toujours en fuite.
En quatre ans, huit hauts gradés de l’armée ont été inculpés. Beaucoup n’ont pas encore été entendus par la justice. Mais début juillet, lors d’une conférence de presse, le nouveau ministre de la Justice affichait sa fermeté en promettant que « tous les inculpés qui refusent de comparaître vont bel et bien devoir le faire ». Un discours qui tranche avec la discrétion affichée jusqu’alors par ses prédécesseurs.
RFI