«Nous n’avons pas de problème avec le gouvernement, mais avec l’administration fiscale»
«Dans le contexte actuel d’économie globale et de stress politique, il est plus que jamais important pour les gouvernements africains de s’engager avec les investisseurs dans un esprit de réel partenariat. Contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, Randgold n’a pas de problème avec le gouvernement malien, mais avec l’administration fiscale. Nous payons quelles qu’en soient les pénalités». Ces propos ont été tenus par Mark Bristow, Directeur exécutif de Randgold Resources lors d’une conférence de presse qu’il a animée le mercredi 26 octobre 2016 à l’hôtel Honomo.
L’objectif de cette conférence de presse était d’informer la presse sur les activités de Randgold au cours du trimestre passé, mais aussi de donner des informations sur le contentieux qui opposait la société et l’Etat. Selon Mark Bristow, la contribution de Randgold au Trésor public est en faveur des populations maliennes autour des mines de Loulo, Gounkoto et Morila.
Parlant du contentieux qui opposait Randgold à l’Etat, Il dira que le problème entre la fiscalité malienne et sa société est, de temps en temps, mis à l’épreuve. «Nous avons connu, au cours des années passées, certains conflits avec l’administration fiscale du Mali. Jusqu’à ce jour, nous avons toujours trouvé des solutions acceptables pour les deux parties, à travers des négociations constructives, quoique les dispositions de la Convention d’établissement, dont nous bénéficions, nous accordent le droit de recourir au Tribunal arbitral pour le règlement de tout litige qui pourrait naître de l’application de ladite Convention. Nous continuons de contester les vérifications de comptabilité au titre des années 2011, 2012 et 2013 et nous avons été déçus quand, au milieu de nos efforts pour résoudre amicalement ces problèmes, le gouvernement a fermé nos bureaux de Bamako et saisi nos comptes bancaires et a demandé un paiement additionnel comme condition pour la réouverture de nos bureaux», a déclaré Mark Bristow.
Il a souligné que pour témoigner leur bonne foi et tenant compte des difficultés financières du pays, la société a payé, à titre d’avance, la somme de 15 milliards de Fcfa, étant entendu que les deux parties devaient s’asseoir pour arriver à une solution globale et finale à tous les différends fiscaux des sociétés du groupe Randgold.
Par ailleurs, le Directeur exécutif de Randgold Resources a rappelé que sa société a investi 1 480 milliards de Fcfa au Mali depuis 1996 à nos jours. Il a indiqué que la contribution de Randgold au PIB du Mali a été de 6% à 10% sur les 7 dernières années et plus de 5000 personnes sont directement embauchées par les mines, dont plus de 94% d’employés sont des Maliens. Aux dires toujours de Mark Bristow, les opérations de Randgold au Mali ont contribué pour 1.053 milliards de Fcfa à l’Etat depuis 2000 à nos jours.
En outre, le Directeur exécutif de Randgold a fait savoir que dans les initiatives d’agro-business, la société a investi plus de 2 millions de dollars pour transformer Morila en une zone agro-industrielle. Cet investissement, à l’en croire, consiste à former les habitants en pisciculture, apiculture et en aviculture pour leur permettre d’avoir une autre source de revenus après la fermeture de ladite mine. Le groupe Randgold est au cœur du développement durable, selon le conférencier, car 237 entreprises locales sont soutenues par leur chaîne d’approvisionnement.
Le Directeur exécutif de Randgold a également précisé que des initiatives communautaires sont mises en œuvre pour les populations autour des mines, dont l’investissement s’élève à 10 millions de dollars à ce jour. Ces initiatives communautaires, selon lui, concerne la réalisation des Centres de santé, des projets économiques, de l’eau potable, de l’agriculture et de l’éducation. «Randgold demeure engagée pour une présence à long terme au Mali ainsi que dans l’industrie minière en général. Nous pourrions seulement atteindre cet objectif à travers un partenariat constructif et mutuellement avantageux avec le gouvernement», a conclu Mark Bristow.
Diango COULIBALY/ Korotoumou KARABENTA Stagiaire