Marine Le Pen annonce des plaintes pour « discrimination » contre la Société générale et HSBC

La présidente du FN Marine Le Pen à l’Elysée le 21 novembre 2017 / © AFP / LUDOVIC MARIN
Marine Le Pen a annoncé mercredi le dépôt de plaintes pour « discrimination » contre la Société générale, qui a demandé au Front national de clôturer ses comptes, et contre HSBC dont la présidente du parti d’extrême droite se dit « chassée ».
« Nous déposerons évidemment plainte tant au nom du Front national contre la Société générale et sa filiale qu’à titre personnel je le ferai contre la HSBC. Et nous appelons nos cadres, nos élus, nos adhérents, nos électeurs, à en tirer toutes les conséquences et à soutenir plus que jamais le Front national et la démocratie », a déclaré Mme Le Pen lors d’une conférence de presse, évoquant une « fatwa bancaire » à l’encontre du FN.
« Après la persécution judiciaire massive dont nous sommes la victime, nous assistons à un nouvel échelon dans la persécution contre le Front national: le bannissement bancaire », a lancé Mme Le Pen, dont le parti fait l’objet de plusieurs enquêtes judiciaires.
« Avec plusieurs dizaines de milliers d’adhérents, des ressources stables et sans connaître le moindre incident de compte, le Front national s’est vu signifier sans aucune raison un bannissement bancaire de la part de la Société générale qui était sa banque depuis de très nombreuses années ».
« Le Front national a immédiatement saisi le médiateur de la Société générale le 11 août qui a purement et simplement refusé d’ouvrir le moindre dossier de médiation », « preuve qu’il s’agissait bien d’une décision politique de la part de la direction de la banque et non pas d’un litige d’un client avec sa banque », a développé la députée.
« Nous sommes donc aujourd’hui privés de nos recettes. Cette situation met le Front national face à une difficulté absolument majeure et empêche le fonctionnement normal du parti », a insisté Mme Le Pen, pour qui la banque cherche « à susciter les conditions de sa ruine et donc à terme, volonté à peine cachée, sa disparition ».
« Cet acharnement, je vous le révèle, touche maintenant des dirigeants à titre personnel. Ce matin, j’ai reçu un coup de téléphone de Thomas Vandeville, le président de la HSBC, qui a racheté la banque Hervet où j’avais un compte » depuis « vingt-cinq ans ». Et « sans aucune justification, on m’a annoncé ce matin la clôture de mon compte personnel ».
« Il semble que les oligarchies financières qui se sentent protégées voire encouragées par une sorte d’impunité soient donc tentées d’intervenir de plus en plus dans le cours de la démocratie en France », a dit Mme Le Pen qui a « saisi de ce problème » Emmanuel Macron qu’elle a rencontré mardi à l’Elysée dans le cadre de consultations sur les élections européennes.
Mme Le Pen « en appelle aux 11 millions d’électeurs du Front national dont on cherche à étouffer la voix », « à tous les Français » ainsi qu’aux « autres partis politiques », auxquels elle va écrire.

(©AFP / 22 novembre 2017 12h30)