Malgré la main tendue du président de la République, les médiations des leaders religieux et coutumiers, la situation fragile de l’Etat, les répressions sanglantes, l’opposition menace de descendre dans la rue le 8 décembre prochain pour dénoncer le projet de redécoupage administratif.
Depuis la fin de l’élection présidentielle, le bras de fer se poursuit entre le régime et l’opposition malienne. L’opposition qui n’a toujours pas reconnu officiellement le président IBK comme légitime, et exprime sa soif de l’alternance par des déclarations et des marches.
À cet effet, toutes les occasions sont bonnes pour se faire entendre. Les concertations nationales initiées par le gouvernement pour mieux expliquer les tenants et aboutissants du projet de redécoupage administratif n’étaient pas du goût de l’opposition. Un projet qualifié par le chef de file de l’opposition de fuite en avant : «Elles sont improvisées et sèment les germes de la division, des tensions et des conflits entre les communautés. Nous n’y participerons pas».
Les raisons de ce refus sont nombreuses. Le chef de file de l’opposition pense que, dans les circonstances particulièrement graves que traverse le Mali, tout dialogue politique doit être, d’abord, focalisé sur la question de la légitimité des institutions, notamment de la première institution qu’est le président de la République.
Et pourtant, des initiatives ont été menées pour réconcilier les deux camps. Nous pouvons citer entre autres la main tendue du président IBK dans son discours d’investiture, les multiples médiations des leaders religieux et coutumiers et récemment la rencontre du PM avec les leaders politiques.
Malheureusement, ces démarches sont restées vaines et les récentes répressions des marches de l’opposition n’instaurent pas la confiance entre les deux camps. Déterminée à braver le gaz lacrymogène, la matraque des forces de l’ordre pour se faire entendre, l’opposition sera une fois de plus dans la rue pour défier les autorités.
Y. Doumbia
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