MARCHE DE L’OPPOSITION RÉPRIMÉE IBK et son régime confisqué ont-ils la démocratie malienne ?

Vingt-sept ans après lavènement de la démocratie au Mali, cest la première fois que le pays soit autant mis à rude épreuve. La marche de lOpposition, qui est un droit reconnu par la Constitution, a été dabord interdite avant dêtre réprimée par les autorités au prétexte que le pays est sous état durgence. IBK va-t-il se ressaisir en désavouant son Premier ministre ? Quelles pourraient être les conséquences dun tel acte
Le Mali semble désormais sinstaller dans une anarchie provoquée, à coup sûr, par les autorités qui ont une lecture erronée de la situation dans laquelle se trouve le pays. Nul na besoin de porter de loupe pour voir la réalité. La crise sociale est sans commune mesure depuis lavènement de la démocratie. Rares sont aujourdhui, les Maliens qui peuvent assurer les trois repas quotidiens. Au lieu de trouver des réponses adéquates pour le bonheur de tous, le régime réprime la manifestation de colère, à coups de gaz lacrymogène. Que dire de la crise politique ? Elle a atteint des proportions inquiétantes. A la contestation des résultats de la présidentielle dont la conséquence est la non-reconnaissance dIBK comme Président de la République par certains opposants, vient se greffer la prorogation des mandats de députés et le découpage territorial, deux décisions majeures prises sans consensus ni dialogue. Quant à la crise sécuritaire, loin de reculer, ne fait que sexacerber. Cest contre cette crise multidimensionnelle que lOpposition politique et une partie de la société civile ont voulu marcher le samedi 8 décembre pour réclamer une amélioration de la gouvernance, un dialogue inclusif autour des questions majeures de la nation. Au lieu de les écouter, le Gouvernement de Soumeylou Boubèye Maiga na trouvé  autre solution que dinterdire la marche, ou au cas où ils sentêteraient, de la réprimer. A-t-il mesuré les conséquences dune telle décision qui est à la fois démocraticide et liberticide ? Et pourtant, IBK et sa majorité ont été alertés sur les prétentions du PM. Ce pêcheur en eaux troubles crée toujours des situations pour se rendre indispensable. Sinon, comment comprendre que lon puisse empêcher des citoyens dexercer leur liberté de manifester pacifiquement sous prétexte que le pays est en état durgence ? La Constitution a fixé les droits et les devoirs de tout citoyen, chacun, de quelque niveau quil soit, doit se conformer à cette Constitution. Que pense le RPM de tous ces événements, dont il est le premier à assumer la responsabilité historique, puisque cest son régime ? Les députés, premiers responsables et militants du Rassemblement pour le Mali sont interpellés face à lhistoire et au peuple malien. Leur silence serait synonyme de complicité.
En somme, les conséquences dune telle répression pourraient être la rupture de confiance entre le gouvernement et lopposition, lexacerbation de la crise sociopolitique, la recrudescence de la violence et la haine des citoyens envers leurs autorités.
Youssouf Sissoko
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