Pour l’Afrique et pour toi Mali… » Ces mots de notre hymne national ont eu une résonnance en chaque malien et malienne qui, ce samedi 07 avril 2012 ont répondu à l’appel par devoir citoyen car la patrie, la nation et l’unité maliennes sont gravement menacées. Dans les circonstances d’une barbarie moyenâgeuse, la ville de Kidal a été occupée par des groupes armés rebelles terroristes et djihadistes, le vendredi 30 avril 2012. Le lendemain ce fut le tour de Gao et le surlendemain, Tombouctou. Une semaine plus tard, le 06 avril 2012, le soi-disant mouvement national de libération de l’Azawad proclame son acte d’imposture et de trahison à l’égard du peuple malien, en ruminant l’indépendance des régions occupées. Un simulacre d’indépendance honni unanimement par la communauté internationale à travers des condamnations fermes et sans appel était un acte de trop frisant le ridicule.
MALI : UN ET INDIVISIBLE
Il est presque 15h00, la foule compacte a pris d’assaut dans l’avenue Kléber, les sorties de la station de métro Boissière dans le 16ème arrondissement de paris. Les drapeaux maliens flottent sous une brise de printemps. Le coup d’envoi est donné par l’hymne national chanté par les manifestants pour la gloire d’un Mali éternel nonobstant les tourments politiques à Bamako et sécuritaires au septentrion du pays. Ce week-end de pâque, la diaspora malienne de France est sortie massivement. Hommes, femmes, jeunes et personnes âgées à l’unisson et à pleins poumons ont scandé en marchant : « le Mali, UN ET INDIVISIBLE », « Kidal libéré ! Gao libéré ! Tombouctou libéré ! » « Le Mali : Un Peuple ! Un But ! Une Foi ! ». Certains marcheurs étaient habillés en blanc, en signe de paix d’autres se couvrent avec le drapeau national. Sur les pancartes ou souvent sur des drapeaux peut-on lire : « UN MALI UN ET INDIVISIBLE », « Le Mali peut tanguer, mais le Mali ne chavira jamais !», « Les Terroristes de Groupe (MNLA) DEGAGE ! On ne veut pas de vous dans notre pays. Le Mali est indivisible. », « On veut la paix au Mali. Un peuple Un But Une Foi », « Marche pour la paix, l’Unité et l’Intégrité territoriale du Mali », « Mali : Un peuple Un But Une Foi. Nous voulons La paix aujourd’hui, La Paix pour toujours », « Le Sénégal pour le retour de la Démocratie et la Paix au Mali ». A la tête du cortège, il y avait des officiels tels que le président du Conseil de base des maliens de France M. Gaharo Doucouré, son secrétaire général, M. Broulaye Keïta, M. Séga Doucouré, représentant des maliens de l’extérieur au conseil économique, social et culturel, la présidente de la commission d’organisation, Mme Coulibaly Ramata Maïga, Aba Mahamar Assalah président des relayeurs franco-africains, M. El Moctar de la coordination des ressortissants nord Mali France ainsi
que plusieurs responsables politiques. Du côté de la France, étaient présent également le député français ancien maire de Montreuil, M. Jean Pierre Brard et Ibrahim Keïta, président des élus français d’origine malienne.
SOLIDARITE EN FAVEUR DES POPULATIONS DU NORD
Partie de Boissière, la marche s’est dirigée vers la place du Trocadéro donnant sur la Tour Eiffel. « Notre pays est envahi. Notre dignité est bafouée ! » a affirmé Kéchéri Doumbia de l’organisation, avant de faire observer une minute de silence en la mémoire des compatriotes civils et militaires tués depuis le 17 janvier 2012, début de la troisième crise de rébellion. Ensuite M. El Moctar Touré, secrétaire général de la Coordination des ressortissants nord-Mali France (CORENOM) a lu au nom de l’ensemble des associations organisatrices de la marche, une motion. « …Nous, maliens et maliennes de la diaspora en France et en Europe, organisateurs de la marche unitaire, témoignons de notre sincère compension en leur adressant nos prières et bénédictions » a t-il déclaré. Après avoir remercié les pays voisins du Mali qui accueillent les refugiés maliens (Mauritanie, Algérie, le Niger et le Burkina-Faso), M. Touré a sollicité : l’interposition de forces armées internationales de protection des populations et la sécurisation du reste du territoire Malien, l’aménagement de couloirs humanitaires afin de secourir les populations civiles, victimes innocentes privées de soins et de nourritures, la prise en charge des malades, des enfants et leurs mères doublement frappés. Car tous les édifices médicaux, pharmacies, maternités et centres de santé communautaire et hôpitaux ont été détruits ou vandalisés. « Combien encore faudrait-il de violences ? De viols? De larmes ? De colère ? D’humiliation ? D’errance ? pour que réagissent la France officielle, les Etats-Unis, l’OTAN et la communauté internationale ? » a t-il conclu la motion.
Parmi les amis du Mali présents, M. Jean Pierre Brard, un ami du Mali fidèle et sincère de longues dates, député et ancien maire de Montreuil, a pris la parole : tout un symbole. A toutes et à tous, au nom des fils et des filles de la révolution française, solidaires du peuple malien, pendant la lutte anticoloniale avec les fils et les filles de Modibo Keïta, nous nous sommes levés pour être solidaires (ndlr vis-à-vis du peuple malien) « Aujourd’hui le Mali paye les conséquences de l’aventure militaire de Sarkozy en Libye » a t-il affirmé avant d’ajouter « …Solidarité avec le Mali, dans son unité territoriale et dans son indépendance ».
La marche s’est achevée en sit-in sur place sur le parvis du Trocadéro où les chanteuses Fantani Touré et Amy Kanté ont chanté quelques glorieux chants du Mali. UN MALI UN ET INDIVISIBLE ! UN MALI éternel dans son unité territoriale et nationale. Cette marche a eu le mérite de regonfler le moral des uns et des autres pour gérer avec espérance la suite des crises que notre pays traverse.
Bakary TRAORE
DiasporAction 09/04/2012