Ce sont des centaines de marcheurs qui ont bravé le boulevard de la place de liberté à celle de l’indépendance, hier jeudi. Cette marche a été dirigée par Younouss Hamèye Dicko, président de la COPAM, Dr Oumar Mariko, membre influent et secrétaire de la SADI et bien d’autres mouvements affiliés.
Sur les pancartes et banderoles, on pouvait lire des déclarations hostiles à la CEDEAO, à la communauté internationale, au président par intérim et au FDR, un adversaire de taille, comme par exemple : « la CEDEAO à Bamako, notre souveraineté confisquée », « libérez nos armes ! ».
Selon la déclaration lue à la fin de la marche par le président de la COPAM, les manifestants exigent à la CEDEAO de livrer les armes du Mali détenu dans certains pays voisins, sans délais et qu’elle dédommage le peuple malien pour la rétention illégale et prolongée de ces armes. Et surtout, les manifestants avertissent tout intervenant dans la crise malienne « que le Mali ne sera jamais une terre de confrontation contre l’islam en se servant de la présence bien réelle d’islamistes criminels chez nous ». Mais cependant pour les organisateurs : « cette guerre est celle de la nation malienne. Elle doit la mener héroïquement. Et pour cela, elle réclame l’aide et l’assistance de ses amis à ses forces de défense et de sécurité et non une substitution forcée d’armées étrangères à nos propres efforts. » La marche est une démonstration de la colère du peuple qui ne tolère pas l’arrivée d’une force étrangère à Bamako. Car selon les initiateurs de la marche, l’arrivée de troupes de la CEDEAO est source de désordre qui va installer l’insécurité de telle manière que tout se passe comme si le Mali était occupée au sud comme au nord. Par contre explique l’un des orateurs, cette force étrangère sera la bienvenue sur le front. Donc sur le champ de bataille.
Après ce succès, il est prévu dans els jours à venir, d’autres manifestations mais d’ici là, la COPAM organisera une conférence de presse demain samedi pour se prononcer sur la plainte que le parti SADI avait introduite à la cour de la CEDEAO contre les présidents Alassane Ouattara, président en exercice de la l’institution sous régionale, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne et Thomas Yayi Boni, président de la commission de l’Union Africaine. Un procès qui aura lieu le 25 octobre prochain à Abuja et dont le dossier sera défendu par les avocats : Me Phillipe Zadi, l’ivoirien et les maliens Me Mamadou Gakou et Me Mariam Diawara.
Benjamin SANGALA
Mali Demain 19/10/2012