A l’appel de la coalition pour l’alternance et le changement, plusieurs centaines de milliers de Maliens ont répondu présents à la grande marche le vendredi 8 juin, pour exiger la tenue d’élections crédibles et transparentes et pour un égal accès aux médias d’Etat. Par cette gigantesque mobilisation, l’opposition semble désormais avoir le vent en poupe pour une victoire à l’issue de la présidentielle dont le premier tour est pour le 29 juillet 2018. Que va inspirer cette déferlante humaine aux partisans d’IBK ? Le rêve du Takokelen s’évanouit !
Les grands ténors de la Coalition pour l’alternance et le changement étaient tous présents à la marche dite patriotique de ce vendredi 8 juin 2018. Ce sont : Soumaila Cissé chef de file de l’Opposition et Président de l’URD, Tiébilé Dramé, du PARENA, Mohamed Ali Bathily, des APM, Dramane Dembélé du Front pour le redressement de l’ADEMA, l’Honorable Amadou Thiam, de l’ADP-Maliba, Modibo Koné du Mouvement Mali Kanu, Mamadou Igor Diarra du mouvement C’est possible, le chroniqueur Ras Bath et l’humoriste Habib Dembélé dit Guimba. Ils n’avaient que deux slogans : la libération de l’ORTM et la tenue d’élections crédibles et transparentes.
Cette manifestation était, à la fois, une autre démonstration de force après l’investiture du candidat Soumaila Cissé devant plus de 80 000 personnes au stade du 26 mars, une protestation contre la répression policière de la marche interdite du 2 juin dernier. Elle était aussi, et surtout, une réplique à l’allégation du Ministre Amadou Koita, selon laquelle le remplissage du stade du 26 mars était le fait d’un jeune rappeur, IBA ONE. Au-delà de cette démonstration politique, elle était encore une réponse aux agissements du groupuscule Armée rouge d’IBK, qui projetait de « contre-marcher », « pour soutenir les institutions de la République », le même jour et en suivant le même itinéraire que la Coalition pour l’alternance. Par ce grand rassemblement des partisans du changement, l’opposition semble envoyer un signal fort au Président de la République, à son Premier ministre et à l’ensemble des acteurs du processus électoral en vue de la tenue, dans la transparence de l’élection du 29 juillet, sans risque de détournement du résultat des urnes. Elle est désormais vent débout et n’entend pas céder d’un Iota à la majorité qui veut rempiler.
Selon nos informations, en plus de Bamako, les démembrements de la coalition pour l’alternance et le changement ont organisé au même moment des marches à Kayes, Sikasso, Ségou, Paris et New York. Partout, il s’agissait de réaffirmer les mêmes préoccupations et le même engagement en faveur de l’alternance.
Youssouf Sissoko