La raison fondamentale, sans en écarter d’autres, se retrouve confinée dans un document bancaire : une carte bancaire. Celle du sulfureux homme d’affaires corse, Michel Tomi, le «frère» du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. C’est une copie de cette carte bancaire que Moussa Joseph Mara détient et qu’il brandit comme épouvantail à faire perdre raison au président de la République. C’est du lourd et du sérieux !
C’est à cause de ce document, lâche notre source, qu’un haut gradé de l’armée est maintenu dans les liens d’une détention arbitraire. D’autant que, explique notre source, «IBK pense que c’est ce dernier qui a remis copie de cette carte à plusieurs personnes». Au fond, il n’en est rien. Puisque, d’après nos informations, «c’est le capitaine-général Amadou Haya Sanogo qui a partagé le document avec Mara, via les leaders religieux». Lesquels estimaient alors que Moussa Joseph Mara pouvait être un bon président pour le Mali. «Malheureusement, raconte notre source, la France est entrée dans le jeu entre-temps en proposant IBK».
Au sujet de la relation IBK-Tomi, elle s’est nouée en 2002 grâce à Bongo père, aux dires de nos sources, qui affirment que c’était une manière de contenter IBK afin de permettre à ATT de diriger le pays. C’est à la faveur de ses passages à Libreville qu’Ibrahim Boubacar Keïta a connu Michel Tomi. Ces relations vont se prospérer jusqu’à l’élection d’IBK à la Magistrature suprême du Mali.
En fin 2013-début 2013, les achats de la femme d’IBK se faisaient avec la carte bancaire de Tomi. Vous ne rêvez pas : l’actuelle Première dame du Mali a fait des achats dans plusieurs boutiques parisiennes avec la carte bancaire de Tomi. «Les relevés existent», croit savoir notre source. Et Moussa Joseph Mara en détient des copies à travers l’ex-junte. Voilà pourquoi Mara tient tête au président de la République.
Au demeurant, ces informations corroborent la réalité des relations entre IBK et Michel Tomi. Lequel a contribué à l’achat de l’avion présidentiel. Et pas seulement. IBK et tout son entourage, lors de la campagne présidentielle, sont au courant ; et même ceux qui travaillent avec lui à Koulouba ont bénéficié des largesses de Michel Tomi, confie notre source.
C’est donc à tort, que la Première dame en veut à mort au haut gradé de l’armée injustement incriminé, qui est actuellement en détention. Le bourreau de la famille présidentielle, Mohamed Ali Bathily, ministre de la Justice, a été chargé de le mettre en prison.
Sinaly KEÏTA
Source: Le Reporter 2014-12-03 01:53:55