En qualifiant le guide spirituel de l’association Ançardine internationale, Ousmane Chérif Haïdara, comme l’unique guide religieux au Mali lors de la célébration de la naissance du prophète Muhammad (PSL) au stade 26-Mars, Cheick Harouna Sankaré s’est transformé en un véritable attiseur d’une crise religieuse au Mali.
Décidément, le maire de Ouenkoro n’a toujours pas fini de savourer son score honorable à l’élection présidentielle. Au-delà de ses nombreuses déclarations dans la presse et ses vidéos sur les réseaux sociaux, Cheick Harouna Sankaré s’est fait remarquer une fois de plus lors de la célébration de la naissance du prophète Mohamed (PSL) au stade du 26-Mars. Devant Ousmane Chérif Haïdara, guide spirituel de l’association Ançardine internationale et ses nombreux sympathisants, le maire de Ouenkoro a un peu perdu la pédale.
A la tribune, Cheick Harouna Sankaré n’a pas hésité une seconde à qualifier Ousmane Chérif Haïdara comme l’unique leader religieux au Mali. Selon lui, il est le seul à pouvoir remplir un terrain de 50 000 places. Le maire n’a pas eu peur de critiquer ouvertement la position politique des autres leaders religieux au Mali.
Une intervention considérée comme du délire d’homme à la recherche d’une notoriété par bon nombre des musulmans. Du côté de certains leaders religieux, ses propos sont purement et simplement une provocation intolérable, voir une déclaration de guerre.
Heureusement, que l’auteur des propos déplacés a vite compris son erreur. C’est pourquoi, lors de son prêche de baptême, le même Sankaré est venu présenter ses excuses à la communauté musulmane : « Suite à mes allocutions lors de la cérémonie de prêche du Maouloud du guide spirituel Said Ousmane Madane Haïdara, je tiens à présenter mes excuses à toute la communauté musulmane, à toutes les personnes de près ou de loin qui ont été vexées par mes propos de me pardonner. Cheick M’Bouillé Haïdara, Said Ousmane chérif Madane Haïdara et Mahmoud Dicko sont mes guides en aucune manière je ne saurais leur manquer de respect ou leur causer du tort ».
Cependant, pour bon nombre de musulmans, les propos déplacés du maire de Ouenkoro sont intolérables et resteront longtemps une arête dans la gorge de certains leaders qui n’ont toujours pas digéré. Selon un leader religieux, notre pays n’a pas besoin de ces propos incendiaires au moment où les plus hautes autorités se battent pour une réconciliation nationale.
A en croire notre interlocuteur, Cheick Harouna Sankaré est responsable de ses propos. Selon lui, sa demande de pardon est une moquerie à la communauté musulmane : « Ce Harouna a toujours utilisé la religion comme un business. Il n’a aucun respect pour la religion. C’est un imposteur… »
Une seule chose est sûre : l’ancien candidat à l’élection présidentielle et maire de Ouenkoro est loin d’être pardonné. Pis, ces propos risquent de créer une nouvelle tension religieuse au Mali.
- Doumbia