L’atmosphère était bon enfant et même, souvent, déconcertante. Mais certaines questions posées par des confrères occidentaux exigeaient du sérieux. Comme celles supposant que le festival allait à l’encontre des principes de l’Islam ou encore parlant de représailles éventuelles d’Al Quaida. «Nous sommes dans la première ville musulmane d’Afrique Occidentale. La tradition musulmane de Tombouctou est reconnue partout dans le monde. Si les érudits de la ville n’ont jamais vu d’un mauvais œil cette fête de la culture, je ne vois pas comment une personne extérieure pourrait donner un avis favorable ou défavorable sur cette manifestation», a-t-il indiqué. Avant de s’attaquer au sujet AQMI : «Depuis 12 ans que le festival se tient, nous n’avons jamais eu ni de contact ni un message, encore moins des menaces, d’Al Quaida. Nous savons, par contre, que l’organisation s’attaque aux Occidentaux. C’est pourquoi je voudrais souligner que ce festival est celui des Maliens et, surtout, celui de Tombouctou. Il est en harmonie avec les autres cultures, les autres religions et les accueille toutes volontiers».
Quelques semaines avant la ligne droite qui menait au Festival, la localité de Hombori et la ville de Tombouctou avaient connu des événements tragiques, notamment l’enlèvement d’Occidentaux, dont un est mort. Sur ce point, Many a affirmé «le Comité d’organisation était perplexe». A en croire ses propos, les plus hautes autorités du Mali a exhorté ce Comité à «continuer, car arrêter serait mettre fin aux espoirs des populations et, plus grave, donner raison à ceux qui se livrent à des actes ignobles». Quant au plan sécuritaire, Many a affirmé que le gouvernement «en avait fait son affaire».
D’autres aspects ont meublé cette conférence de presse, à savoir les difficultés liées à l’acheminement de la logistique sur le site et le nombre des participants occidentaux qui a baissé par rapport à la précédente édition. «Cela nous pousse à organiser la fête avec peu de moyens», a-t-il ajouté.
On retiendra aussi que, parmi les quatre groupes d’Occidentaux qui sont à Tombouctou, deux sont financés par leurs gouvernements. Les deux autres sont là à leurs propres frais.
Paul Mben
Le 22 Septembre 16/01/2012