« Avec les mois de Juin, Juillet et Septembre très déficitaires en pluies dans le « séno », nous sommes aujourd’hui face à une situation assez préoccupante pour le reste de la saison « , a indiqué le chef de village d’Ouenkoro, une zone réputée principal grenier du pays en petit mil. Là, la quantité des pluies recueillies cette année est manifestement faible par rapport à celle observée à la même période, la saison écoulée. Pis encore, avec l’interruption des pluies, la qualité des pâturages pose de sérieux problèmes au secteur de l’élevage. Selon une description de la situation par un ressortissant du cercle, les animaux y meurent chaque jour en quantité plus importante et la viande n’a plus aucune valeur. C’est conséquence directe d’un mois de septembre aussi chaud, ensoleillé, et particulièrement sec, un record que ce mois est en train de battre, selon de nombreux autres témoignages.
Les sols dans la zone connaissent en effet des niveaux de sécheresse jamais atteints en cette période de l’année et la situation devient très préoccupante pour des agriculteurs très ‘inquiets pour leurs récoltes. Dans cette zone sablonneuse, il faut qu’il pleuve, vite, voire très vite, pour éviter une forte baisse des rendements des cultures semées depuis les premières gouttes de pluies. À notre passage en début Juillet dans le cercle de Koro, les jeunes pousses de petit-mil donnaient plus ou moins de l’espoir au visiteur. Depuis, les pluies se sont raréfiées et c’est maintenant que tout se joue, expliquent les responsables agricoles, plus ou moins pessimistes.
Mêmes inquiétude et son de cloche du côté des éleveurs, et pour cause. L’herbe et les fourrages se raréfient également et , selon le constat d’un technicien d’agriculteur – lequel redoute un situation catastrophique pour les éleveurs -, « la chaleur fait que les graminées montent en graine sans faire de tige ou de feuille », les parties de la plante qui nourrissent les animaux. A ce jour, les bras valides ont déjà commencé à quitter les villages au profit des grandes villes, à la recherche du trousseau. En tous cas, les autorités compétentes doivent prendre les premières mesures de vigilance et de surveillance renforcée, en attendant que le ciel soit à nouveau clément dans les zones agricoles. La mise en vigilance vise à attirer l’attention de tous les usagers sur la sensibilité de la situation et sur la nécessité de déployer tous les efforts nécessaires face aux bouleversements climatiques qui n’ont de cesse de surprendre.
Alpha Macky Diakité
Aurore 15/092011