Les manifestants vont réclamer l’indépendance de la région espagnole dans la rue, en écho au référendum sur l’indépendance qui doit se tenir en Ecosse.
Cette manifestation est cruciale. Le 11 septembre est la fête nationale des Catalans qui commémorent leur défaite, il y a exactement trois siècles, face aux forces franco-espagnoles, les Bourbons avec la chute de Barcelone. Pour eux, cette date symbolise la perte de la souveraineté, de leurs droits, de leurs institutions face à l’occupant.
Ce jeudi, c’est donc la journée des indépendantistes. Depuis deux ans, les manifestations se sont multipliées pour réclamer l’émancipation du reste de l’Espagne : un million et demi de personnes dans les rues de Barcelone en 2012 et en 2013, une grande chaîne humaine, a relié toute la Catalogne du nord au sud, dans ce que l’on a appelé la « Via Catalana ». Un vrai défi pour Madrid qui ne veut pas entendre parler de référendum et encore moins d’indépendance.
La spécificité de ce 11 septembre 2014
On peut qualifier cette Diada de « Diada de la dernière chance ». Des dizaines de milliers de Catalans vont former, cet après-midi, un immense « V » dans le grand centre ville de Barcelone. « V » pour « Vote », pour Victoire.
« V » pour obliger les hommes politiques régionaux à organiser coûte que coûte ce référendum d’autodétermination, le 9 novembre prochain et ce, même s’il est quasiment sûr que le tribunal constitutionnel espagnol va interdire cette consultation. En effet, les juges estiment que la constitution dit que la souveraineté appartient à tous les Espagnols et pas à une partie d’entre eux comme les Catalans.
C’est bien pourquoi Artur Mas, le dirigeant nationaliste de la Catalogne, est embarrassé, car si le référendum est interdit, il faut alors qu’il fasse quelque chose d’illégal pour l’Espagne et pour l’Europe tout entière.
La société civile à l’œuvre
Ce ne sont pas des partis politiques qui ont appelé à cette marche mais deux organisations citoyennes : ANC et Omnium. Ce sont deux groupes puissants, résolument indépendantistes pour lesquels le divorce avec l’Espagne est consommé.
C’est toute la particularité de ce processus, ici ce sont les citoyens qui mènent la barque mais il faudra une énorme mobilisation pour que les hommes politiques régionaux se sentent obligés d’aller jusqu’au bout du défi.
RFI