Tout était préparé à l’avance. Même les questions des journalistes proches de la fédération étaient orientées pour incriminer deux membres de l’ancien comité exécutif.
Après plusieurs intimidations, le président de Malifoot a profité de cette conférence de presse pour revenir sur le dossier de la construction du centre technique de la fédération. Pour ce faire, il a accusé à tord ou à raison Mamadou Sow, ancien membre du bureau fédéral (il est le promoteur d’une entreprise et président de la ligue de Ségou) d’avoir pris l’engagement auprès de la CAF pour l’obtention de 65 000 dollars, soit près de 30 millions de FCFA comme contribution de la fédération au titre du financement de ce centre. Ce projet d’un montant global de 100 000 dollars, soit près de 50 millions de FCFA s’inscrit dans le cadre de la deuxième phase du programme d’assistance financière de la CAF.
En fait, pour que Malifoot bénéficie de ce financement, il a fallu que Mamadou Sow accepte d’être garant. La lettre en date du 2 décembre 2012 adressée au secrétaire général de Malifoot, est très claire : « je viens par la présente vous confirmer la contribution de la société Metallux de 65 000 dollars US représentant la somme dépassant la subvention de la CAF pour la construction de notre centre de formation au sein de votre association ».
Toujours dans la logique de la campagne électorale (Mamadou Sow était l’un des alliés fidèles du président sortant Hammadoun Kolado Cissé), Boubacar Baba Diarra avait intimé au président de la ligue de Ségou de rembourser les 65 000 dollars. Cela à travers une lettre en date du 27 décembre 2013, signée par l’ancien secrétaire général Me Ousmane Thierno Diallo. « Nous avons le privilège de venir par la présente vous réclamer la somme de 65 000 dollars conformément à votre engagement du 2 décembre 2011″ précise la lettre. Surpris par cette correspondance, l’intéressé était obligé de répondre en éclaircissant cette affaire. « C’est avec stupéfaction que j’accuse réception de votre lettre en date du 27 décembre 2013 par laquelle vous me réclamez sans discernement le paiement de la somme de 65 000 dollars en vertu selon vous-même, d’un prétendu engagement. Je signale à votre attention que je ne suis redevable d’aucun centime à la fédération relativement à cet engagement que vous invoquez mais dont l’esprit a été galvaudé et interprété autrement. Ceci est d’autant avéré et évident qu’il n’en est pas fait mention dans le rapport financier du comité exécutif approuvé et adopté avec acclamation en raison de sa sincérité par l’Assemblée générale tenue à Mopti les 7 et 8 octobre » précise la lettre
« Je n’ai reçu aucune contrepartie »
Selon toujours la même correspondance, Mamadou Sow précise : « j’ai été approché par mes homologues de la fédération en ma qualité de chef d’entreprise pour confirmer la contribution de ma société à hauteur de 65 000 dollars. En terme clair, ma société a servi de garant de la Femafoot pour le montant sus indiqué en vue de l’obtention de cette subvention de la CAF ainsi que de l’exécution de l’ouvrage. Ledit engagement est intervenu dans ces conditions et dans ces circonstances. Je n’avais et je n’ai eu aucune contrepartie. Je suis donc blanc comme neige ».
En tout cas, cette affaire parait très claire. Au lieu de féliciter Mamadou Sow pour avoir contribué à l’obtention du financement pour la construction d’un centre de formation, Boubacar Baba Diarra veut aller en guerre contre lui. Alors que c’est la nouvelle équipe qui bénéficie de ce centre. Malgré tout, Malifoot continue de le harceler. A travers une lettre en date du 7 janvier, le secrétaire général a eu le culot de lui fixer le délai butoir du 31 janvier pour le remboursement des 65 000 dollars. Et nous sommes aujourd’hui 14 mars 2014. Affaire à suivre
A.B. HAÏDARA
SOURCE: L’Indépendant du 14 mar 2014.