Lutte contre la corruption, l’affaire CNPM et les tueries de juillet 2020, trois gros dossiers urgents sur sa table
Si les Maliens dans leur écrasante majorité se réjouissent d’une nomination, c’est bien sûr celle de Mamadou KASSOGUE comme ministre de la Justice, Garde des Sceaux, tant il est en terrain connu et est au fait de tous les grands dossiers pendants devant l’institution judiciaire.
Le désormais ex procureur général de la commune III, chargé du pôle économique, a une occasion idoine d’écrire l’une des pages les plus glorieuses de l’histoire de la justice malienne, comme l’un de ses prédécesseurs et compagnon de route Malick Coulibaly.
Le traitement de ces trois dossiers brûlants sonnera à coup sûr le glas de l’impunité, de la corruption et du laisser-aller.
Le ministre KASSOGUE sera-t-il à la tête du département de la Justice ce qu’il fut en tant que procureur général chargé du pôle économique ? Pourra-t-il imiter Malick Coulibaly, qui a montré patte blanche dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière ?
Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années, dit un adage, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de la commune III du District de Bamako et du pôle économique et financier jouit déjà d’une bonne réputation.
Le natif de Bandiagara passe au sein de l’opinion comme étant un homme de rigueur, de foi et surtout de dossiers.
Désintéressé par les privilèges et autres matériels KASSOGUE saura-t-il préserver cette bonne réputation ? Va-t-il donner enfin à la Justice son lustre d’antan ?
Voici les trois grands dossiers qui tiennent à cœur l’écrasante majorité des Maliens.
LES PREMIERS DOSSIERS SONT CEUX DE LA CORRUPTION. Jamais de mémoire d’homme, le Mali n’a été autant pillé, dépouillé de ses ressources financières que pendant les huit dernières années, c’est à dire sous le règne » du roi fainéant » IBK.
Un groupuscule mafieux avait mis en coupe réglée toutes les ressources du pays et en toute impunité comme si c’était son patrimoine.
Le ministre KASSOGUE est attendu pour relancer ces sulfureux dossiers, comme entre autres l’achat du Boeing Présidentiel, celui des équipements militaires.
Les affaires d’achat d’engrais frelatés et de tracteurs surfacturés qui ont défrayé la chronique.
Que dire des 1230 milliards sortis dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation militaire ? A ces dossiers s’ajoutent ceux des ministres et directeurs de service et même des opérateurs économiques et autres entrepreneurs qui ont pillé nos maigres ressources avec la complicité de certains cadres hauts placés.
La lutte contre la corruption doit être la première mission du ministre KASSOGUE.
LE DEUXIÈME DOSSIER EST CELUI DES TUERIES DES 10, 11 ET 12 JUILLET 2020 :
Jamais, après la révolution de 1991, le Mali n’a connu une telle boucherie lors des manifestations pacifiques, et pourtant la scène Hollywoodienne s’est déroulée à Bamako et pendant trois jours d’affilée.
Le hic est que les auteurs de cette macabre scène se pavanent au Mali et certains mêmes veulent revenir au pouvoir au mépris des lois.
KASSOGUE, pour avoir entamé les enquêtes en tant que procureur, a aujourd’hui les coudées franches en tant que ministre pour donner un coup d’accélérateur à cet autre dossier pour que justice soit rendue aux martyrs tombés pour avoir réclamé la bonne gouvernance.
L’impunité et la corruption avaient été les deux caractéristiques fondamentales du régime défunt d’IBK.
Le ministre KASSOGUE est attendu pour mettre fin à ces fléaux qui annihilent tous les efforts de sacrifices des honnêtes citoyens.
Les enquêtes doivent être diligentées pour que les coupables soient traduits devant la justice.
LE TROISIÈME GRAND DOSSIER EST L’AFFAIRE CNPM :
La question que bon nombre de Maliens en général, et les opérateurs économiques et autres industriels en particulier se posent est celle de savoir comment dans un État sérieux on peut laisser mourir ce fleuron de l’économie à cause des intérêts égoïstes d’une petite minorité.
Le cas du CNPM dépasse l’entendement humain.
Amadou Diadie Sankare, le nouvel occupant des locaux du CNPM ne jouit ni de la légitimité, encore moins de la légalité.
Il n’est à ce poste que par la volonté d’un procureur général véreux et d’un ancien ministre de la Justice complaisant qui ont étouffé l’affaire.
Dans un pays où les ressources sont rares va-t-on sacrifier sur l’autel de la complaisance et des intérêts sordides d’une minorité ceux de la grande majorité ? C’est pourtant le scénario auquel les Maliens dans leur écrasante majorité sont en train d’assister avec la complicité de la Justice. Pour rappel, de la prise de service de Diadie Sankare à nos jours, toutes les grandes structures composant le CNPM ont suspendu leur participation parce qu’elles ne le reconnaissent pas comme étant leur président.
Le hic est que malgré l’annulation de son ordonnance gracieuse qui lui a permis d’occuper les locaux du CNPM, il s’accroche avec la bénédiction d’une certaine Justice assoiffée d’argent.
KASSOGUE qui a suivi de près cet autre sulfureux, voire rocambolesque dossier, est interpellé pour sonner le glas de la récréation en mettant Mamadou Sinsi Coulibaly dans ses droits et permettre au CNPM de contribuer à la relance de notre économie.
En Somme, le choix de Mamadou KASSOGUE à ce stratégique poste, loin d’être un fait du hasard, répond à cette soif que les Maliens ont de voir enfin le bout du tunnel tant sur le plan de l’impunité que sur celui de la corruption et du laisser-aller.
Youssouf Sissoko