« Qu’il arrête de nous dire que c’est le peuple malien qui l’a nommé. C’est faux, c’est le CNRDRE. Et son gouvernement est constitué de Moussaïstes. Malgré tout cela, nous avons accepté. Maintenant, il faut qu’il nous respecte. A l’Assemblée nationale, le message est clair : si Cheick Modibo Diarra continue d’agir de la sorte, il ne sera plus notre Premier ministre ». Pour l’élu national, rien ne peut expliquer que des marcheurs quittent la Primature, où ils ont rencontré le Premier ministre, se ruent sur le palais présidentiel sans qu’un dispositif sécuritaire ne soit mis en place immédiatement pour parer au drame.
Parlant d’IBK, Gassama trouve qu’il ne s’est pas manifesté comme cela se devait à la suite de l’agression du président de la République. Une attitude qu’il attribue aux ambitions « pouvoiristes » démesurées de l’homme qui cherche coûte que coûte à devenir président de tous les Maliens. « Et dire que cet homme a été Premier ministre au Mali pendant 6 ans et président de l’Assemblée nationale pendant 5 ans ! », s’étrangle Gassama.
L’élu national explique les agitations de Me Tall et Me Gakou par le fait qu’ils voulaient devenir respectivement ministre de la Justice et ministre des Affaires étrangères, et s’étonne du « comportement non sage du vieux professeur Younouss Hamèye Dicko ». Hammadoun Amion Guindo de la CSTM est pour lui celui qui mène une rivalité mordante contre l’UNTM alors que Bakary Boré de Yèrèwolo Ton est ni plus ni moins qu’un agitateur à la solde d’Oumar Mariko.
La foudre sur Dr. Mariko
Et c’est justement sur le secrétaire général du parti Sadi que les foudres de Gassama ont été sans pitié. Quand Oumar Mariko dénonce la corruption des députés, Gassama rétorque qu’il devra s’attendre à être grondé par sa conscience puisqu’ayant bénéficié des fruits de cette corruption.
« Alors que le règlement de l’Assemblée nationale dit qu’il faut 5 députés pour constituer un groupe parlementaire, nous avons attribué un groupe parlementaire au parti Sadi qui n’a que 3 députés. Il bénéficie par voie de conséquence des avantages d’un président de groupe parlementaire. Mariko n’a pas dénoncé ça ! C’est dire que lui-même est corrompu ».
Pour Gassama, c’est Mariko qui a installé les jeunes de Yèrèwolo Ton devant le Parlement pour insulter les députés et qui continuent de réclamer la démission de Dioncounda. « Si j’étais chef au Mali, toutes les radios Kayira seraient fermées », dit l’honorable avant d’ajouter que « Mariko ne peut pas me battre physiquement ». Mais pourquoi tant de colère contre Mariko ? Gassama explique : « Mariko est l’incarnation de Satan. Quand tu va à La Mecque pour lapider le Satan, si tu n’arrives pas à l’atteindre, ramasse tes cailloux et revient au Mali. Dès que tu vois Mariko, lapide-le. Et tu auras atteint l’objectif. C’est Mariko qui faisait la liste noire du CNRDRE, il faut l’écrire ».
Pour Gassama, tels sont des gens qui veulent mettre le pays à KO pendant que des patriotes se battent pour arranger la situation. « On veut construire, d’autres veulent casser ». L’élu national de Yélimané salue la pertinence de l’interpellation du gouvernement à l’Assemblée nationale par le FDR.
« Il faut interpeller le gouvernement sur l’agression de Dioncounda, l’insécurité des Maliens, les dispositions pour libérer le Nord et les discours orgueilleux de Cheick Modibo Diarra. Vous voyez que jusque-là personne n’a été arrêté par la police, la gendarmerie, la garde nationale ! Les condamnations du gouvernement sont le médecin après la mort. Il faut que Haya lui-même parle pour mettre les gens à leur place. Et il doit savoir que la loi de l’amnistie votée par l’Assemblée Nationale n’a pas été encore promulguée par le Président Dioncounda Traoré », propose-t-il. Et de solliciter l’intervention de la Cédéao pour sécuriser les institutions de la transition et conquérir le Nord.
« Je ne suis pas sûr que nos soldats puissent à eux seuls libérer le Nord, même si on devrait remplir Bamako d’armes. Ne nous voilons pas la face. Le Mali est humilié et le comble a été la guerre des bérets. Il fut un temps où notre armée était l’une des meilleures de l’Afrique, mais cette armée est en débandade. Où partait le budget alloué à la défense ? »
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Du Renouveau 28/05/2012