L’honorable Lanceni Balla Kéita, élu à Kati, avait trouvé la parade en prenant Oumar Mariko pour un diable, pardon le Satan malien. Ce jour-là, il enseignait que « si tu vas au pèlerinage à La Mecque et que tes cailloux n’arrivent pas à atteindre Satan lors de la lapidation rituelle, ramasses tes cailloux et revient au Mali. Dès que tu vois Mariko, il faut le lapider et comme ça tu auras atteint ton objectif ».
L’élu national lançait même un appel au président du CNRDRE, le capitaine Sanogo, afin qu’il se libère de l’emprise des forces opportunistes qui rodent autour de lui. Lanceni Balla Kéita se voulant plus précis a cité le « MP-22 » et Dr. Oumar Mariko. Pour lui, si le capitaine Sanogo ne fait pas attention en chassant de son giron ces opportunistes, ils vont le conduire dans le précipice.
Des propos prononcés au nez et à la barbe du secrétaire général du parti Sadi, présent dans la salle. Et la partie était loin d’être du repos pour Mariko puisque sur cette même tribune, Me Kassoum Tapo ne voulait pas laisser échapper cette belle occasion de régler ses comptes avec lui. Celui-ci accusait Mariko d’avoir fait de sa Radio Kayira, un organe de propagande mensongère contre les gens et disait avoir été lynché par son collègue. C’est pourquoi Tapo tenait à lui rendre la monnaie de sa pièce.
Pour le député élu à Mopti, il n’est en rien concerné par les accusations de malversations financières à lui reprochées par Mariko et ses affidés lors des élections de 1997. D’ailleurs, a-t-il dit, « je suis parvenu, après un appel d’offre de 2,8 milliards de nos francs, à négocier de gré à gré le même marché à 2 milliards F CFA et faire ainsi bénéficier au Trésor public 800 millions de nos francs ».
« M. Mariko, je suis loin d’être ce que vous me prêtez. Quand on me prenait comme président de la Céni en 1997, j’étais déjà bâtonnier, c’est-à-dire ayant été déjà élu par mes pairs. J’ai été membre du Barreau français pendant 10 ans. Ça, ce n’est pas donné à n’importe qui. J’ai été secrétaire général des étudiants maliens en France, mais je n’ai pas participé à la transition en 1991, mais vous y étiez et avez bénéficié des avantages comme les primes et autres… Il faut que vous sachiez qu’avant vous des gens ont mené le combat de la démocratie à l’école, comme Tiébilé Dramé. Vous avez parlé des élections de 1997 et 2007, mais vous n’avez pas fait cas de la période 2002-2007. Pourquoi ? Parce qu’en ce moment vous étiez du gouvernement ! Vous avez préféré ce confort que d’aller suivre des cours à l’école de médecine », avait martelé Me Tapo sous le coup d’une colère noire.
L’honorable Tapo, était loin d’avoir fini de vider sa bile sur Mariko. Le mercredi 23 mai 2012, à l’occasion de la conférence de presse que le FDR organisait à la Maison de la presse, suite à l’agression du président de la transition, Pr. Dioncounda Traoré, il est encore monté sur ses grands chevaux contre Mariko. « Mariko prend des frais et des billets de missions qu’il n’effectue pas. Il se pavane dans les rues de Bamako avec les 4×4 de l’Assemblée nationale. On lui a attribué un poste de 10e vice-président alors qu’il ne le mérite pas ».
Ces deux députés élus sous la bannière de l’Adéma ne sont pas les seuls à être en colère contre le secrétaire général du parti Sadi. Le vendredi 25 mai 2012 au siège de son parti, l’URD, à Badalabougou, l’honorable Mamadou Hawa Gassama au cours d’un entretien n’a pas porté de gants à l’égard de certains politiques et syndicalistes du pays, qui, à ses yeux, « sont des incendiaires ». Parlant de Mariko, il a été lui aussi très méchant.
Quand Oumar Mariko dénonce la corruption des députés, Gassama rétorque qu’il devra s’attendre à être grondé par sa conscience puisqu’ayant bénéficié des fruits de cette corruption.
« Alors que le règlement de l’Assemblée nationale dit qu’il faut 5 députés pour constituer un groupe parlementaire, nous avons attribué un groupe parlementaire au parti Sadi qui n’a que 3 députés. Il bénéficie par voie de conséquence des avantages d’un président de groupe parlementaire. Mariko n’a pas dénoncé ça ! C’est dire que lui-même est corrompu ».
Pour Gassama, c’est Mariko qui a installé les jeunes de Yèrèwolo Ton (dont le président vient d’être écroué) devant le Parlement pour insulter les députés et qui continuent de réclamer la démission de Dioncounda. « Si j’étais chef au Mali, toutes les radios Kayira seraient fermées », dit l’honorable avant d’ajouter que « Mariko ne peut pas me battre physiquement ».
Mais pourquoi tant de colère contre Mariko ? Gassama explique : « Mariko est l’incarnation de Satan. Quand tu va à La Mecque pour lapider le Satan, si tu n’arrives pas à l’atteindre, ramasse tes cailloux et revient au Mali. Dès que tu vois Mariko, lapide-le. Tu auras atteint l’objectif. C’est Mariko qui faisait la liste noire du CNRDRE, il faut l’écrire », avait-il expliqué.
C’est dire que Mariko n’est pas porté dans le cœur par ces collègues qui lui en veulent pour ses écarts de conduite en cette période de crise au Mali.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Du Renouveau 30/05/2012