MALVERSATIONS AUTOUR DE CERTAINS MARCHES PUBLICS :Le Procureur général Daniel Tessougué demande l’ouverture d’une enquête préliminaire
La polémique s’enfle et des révélations ont été faites ces dernières semaines sur de possibles malversations ayant entouré certains marchés publics, notamment l’achat d’un nouvel avion présidentiel. Ces révélations pourraient avoir des conséquences judiciaires et une première démarche a été faite en ce sens par la justice malienne.
L’achat d’un nouvel avion présidentiel et le contrat d’équipements militaires continuent d’alimenter la polémique depuis l’audit du Vérificateur général et celui de la Section des Comptes de la Cour suprême. En effet, selon des propos rapportés par plusieurs sources, le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel Tessougué, indique avoir demandé l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les faits rapportés par l’audit de la Section des Comptes de la Cour suprême, rendu public le 9 octobre dernier et réalisé à la demande des autorités maliennes, après la suspension des crédits accordés au Mali par le Fonds monétaire international (Fmi). Cet audit, faut-il le rappeler, révèle d’importantes malversations sur deux contrats publics, à savoir l’achat d’un nouvel avion présidentiel dont le montant s’élèverait entre 18 et 20 milliards de Fcfa et un contrat d’équipements militaires passé par le ministère de la Défense pour plus de 69 milliards de Fcfa.
L’ouverture d’une enquête préliminaire par la justice malienne marque donc une nouvelle étape. Elle a fait l’objet d’une demande adressée au Procureur de la Commune III du District de Bamako et doit être confiée à la Brigade chargée des crimes économiques et financiers. Le second audit réalisé par le Vérificateur général doit être rendu public dans les prochains jours. Sa publication a été reportée pour permettre à l’ancien ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, d’en faire une relecture contradictoire.
Depuis les révélations faites par le Fmi sur ces deux dossiers, c’est la première démarche initiée par les autorités judiciaires maliennes. L’enquête préliminaire pourrait durer environ deux mois. Ses conclusions pourraient conduire au lancement de procédures judiciaires individuelles.
Rassemblés par R. Diakité
Source: Le Débat 2014-10-24 19:23:42