C’est-à-dire se regrouper derrière, bourrer le milieu et évoluer avec un seul attaquant. Cette option consiste tout simplement à surprendre par des contres sporadiques. Cela a empêché les nôtres de scorer très vite, malgré le beau jeu qu’ils ont fourni tout au long de la première mi-temps. Pour percer le mur zimbabwéen, il fallait sortir sur les flancs.
Avec El Hadji Mahamane Traoré dans ses beaux jours, il fallait espérer. Et sa tâche lui a été rendue facile grâce aux incursions d’Adama Tamboura. En multipliant les assauts, à la 22è minute de jeu, sur un centre d’Adama Tamboura, Cheick Tidiane Diabaté plaça le ballon au fond des filets d’une tête magnifique. En inscrivant un but, ils ont posé les jalons d’une victoire que tout le peuple attendait.
En deuxième mi-temps, les Zimbabwéens n’avaient d’autre choix que de changer de style de jeu au risque de prendre l’eau. C’est ainsi qu’ils ont joué à fond. Les Aigles ne leur ont jamais donné le temps de prendre l’ascendance sur eux. Seulement, les poulains d’Alain Giresse sont tombés dans la facilité, à travers les multiples pertes de balles au milieu de terrain. Heureusement que l’adversaire n’a pas su profiter de la situation hormis quelques menaces, sous la forme d’occasions ratées. L’encadrement a vite compris qu’il fallait injecter du sang neuf dans l’équipe.
Tènèma N’Diaye malgré sa volonté et sa détermination a fini par céder sa place à Samba Sow. Quelques minutes après, Abdou Traoré remplaça Modibo Maiga. Ce changement a donné un peu de tonus à la formation de Giresse, mais n’a pas totalement mis fin au tâtonnement. Donc, avec une telle victoire, les Aigles ont pris une sérieuse option pour la suite de la compétition. Dans l’autre match de la poule qui a opposé le Cap-Vert au Libéria, les Capverdiens se sont imposés par le score de 4 buts à 2. Mais il faut dire que les Aigles du Mali ne se sont pas montrés suffisamment agressifs durant cette rencontre. On les a vu jouer plus défensivement qu’offensivement.
A ces errements s’ajoutent les multiples pertes de balles à l’image du capitaine des Aigles Mahamadou Diarra dit Djilla. S’ils s’étaient montrés plus ambitieux, volontaires, déterminés, ils pouvaient marquer plus de buts. Mais hélas ! Alain Giresse n’avait pas très vite compris que Modibo Maïga, Tènèma N’Diaye et Mahamadou Diarra n’étaient pas dans le coup.
Ou bien le savait-il et avait-il refusé d’opérer vite les changements pour donner un bon rythme au jeu ? En tout cas, la méforme de ces trois joueurs considérés comme les clés a été le grand handicap de notre formation. Alain Giresse doit comprendre que le joueur, star qu’il soit, ne peut pas toujours être en forme. Comme lors du match contre le Libéria, en deuxième journée des mêmes éliminatoires, le public sportif malien n’a pas répondu présent au Stade pour pousser les Aigles à la victoire. Est-ce un manque de confiance du public face aux Aigles? Certainement oui car depuis la déroute des Aigles lors de la dernière Can, les supporters boudent le stade. Il leur appartient de tirer les leçons de cette défection des supporters afin de se réconcilier avec eux.
Hadama B. Fofana
Le Républicain 29/03/2011