En effet, depuis la disparition mystérieuse de 5540 cahiers de recensement de la juridiction consulaire d’Abidjan, élément de base à la constitution d’un fichier fiable pour une participation massive de la population à la Présidentielle 2012 dans notre circonscription consulaire, les Maliens de Côte d’Ivoire ne savaient plus à quel saint se vouer. A la faveur de la formation donnée aux formateurs du Consulat Général d’Abidjan par le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités locales il y a quelques jours, l’éclairage est venu de Coulibaly Fatoma, lors de sa rencontre avec le Collectif des partis politiques maliens représentés en Côte d’Ivoire.
Pour ce dernier, la perte des cahiers de recensement est certes une grande perte pour nos compatriotes de la Juridiction, surtout ceux qui avaient moins de 18 ans. « Malgré cette situation, il y a encore un moyen d’organiser le vote à Abidjan et sa juridiction. La souche informatisée des cahiers de 2001 se trouve sur support électronique au ministère et ce document a subi plusieurs révisions jusqu’en 2007, date à partir de laquelle il n’y a pas eu de révision de la liste électorale dans la Juridiction Consulaire d’Abidjan. Mais, avec une bonne révision cette année et certains ajustements de l’ancien fichier électoral, nos compatriotes pourront bel et bien voter dans la circonscription consulaire d’Abidjan et de Bouaké, où tout se déroule normalement », rassure l’expert venu de Bamako.
La principale préoccupation des partis politiques reste la question des moins de 18 ans (de 2007 à 2011) à Abidjan. Le Collectif avait toujours dénoncé la mauvaise conservation des documents électoraux dans le consulat d’Abidjan sans que sa préoccupation soit prise en compte par les autorités d’alors. Aujourd’hui, la responsabilité de la perte de ces précieux documents est partagée. Car si l’on peut reprocher aux diplomates partants de ne pas écouter les plaintes du Collectif des Partis Politiques, ceux nouvellement arrivés n’ont pas consulté les partis avant de faire « brûler » les 5540 cahiers issus du Recensement Administratif à Caractère Electoral (RACE). (Ndlr : le recensement de 2001 a coûté plusieurs milliards de nos francs à l’Etat malien et ses partenaires).
Pis, ce qui n’était plus qu’un secret de polichinelle a été complètement étouffé par la chancellerie. Ni le Collectif des partis, ni le Ministère de tutelle n’ont été officiellement informés de la situation qui est extrêmement grave puisqu’elle va écarter du vote de 2012, plus de 70.000 électeurs de la Juridiction Consulaire d’Abidjan. Pour arrondir les angles, l’expert a conseillé à la chancellerie d’informer le plus vite possible les autorités de cette bévue, pour qu’une solution idoine puisse être trouvée dans l’immédiat. Toujours pour Coulibaly Tatoma, il y aura beaucoup d’innovations, cette année dans l’organisation des élections générales.
L’une des plus importantes réformes constitue le choix que chaque électeur fera de son bureau de vote. Cette innovation a pour intérêt de pouvoir approcher les bureaux de vote des électeurs. Autres innovations dans notre juridiction, les Partis politiques et l’Administration ont revu à la hausse le nombre des lieux de votes de 85 en 2007 à 95 en 2012. Ce qui aura pour corollaire d’installer les bureaux de vote dans les villages et plantations les plus reculées dans les zones de forêt où vivent des milliers de nos compatriotes recensés mais n’ayant aucun moyen pour parcourir 70 km et plus pour aller voter dans les villes.
Sur le plan politique, la pré-campagne est beaucoup plus mouvementée à Abidjan qu’à Bouaké. Aux cotés des anciens partis politiques comme l’Adéma Pasj, le Psp, le Bdia, le Cnid, le Parena, l’Urd se tiennent cette année, des Associations et mouvements politiques nouvellement constitués qui veulent tenir la dragée haute aux formations politiques. Parmi ceux qui bougent beaucoup, il y a le Club de Soutien à Modibo Sidibé et le Club des Amis de Soumaila Cissé et même un mouvement politique favorable à Zoumana Sacko.
Si les autres évoluent normalement comme des mouvements politiques, ce n’est pas le cas pour le Club des Amis de Soumi. Car la création de cet enième mouvement de soutien pose d’énormes problèmes à la section ivoirienne de l’URD sur la plate bande duquel les nouveaux venus trottinent. Récemment, en marge de l’investiture de Soumaila Cissé à la candidature de l’Urd pour la Présidentielle de 2012, les deux délégations ont eu des crocs en jambes à Bamako. Il en a été de même à Yamoussoukro où le Club fidèle à Soumi s’était déplacé avec du monde dans l’espoir d’être une fois de plus dans les bonnes grâces du mentor, en marge de l’investiture de la Commission Dialogue Vérité Réconciliation.
Maintenant que la révision de la liste électorale commence par ici, ce sont les partis qui sont invités à travailler avec l’administration. Certains mouvements et associations tentent de faire des coudes pour prendre part aux travaux sans y parvenir. Le Collectif veille au grin pour éviter que le désordre s’installe. C’est dans cette atmosphère agitée que le premier responsable du Consulat Général d’Abidjan foule le sol d’Eburnie. Le Colonel Major Mamy Coulibaly nouvellement nommé était beaucoup attendu et il le sait puisque dès son arrivée il n’a pas trainé le pas pour prendre attache avec ses collaborateurs et les responsables du Conseil des Maliens de Côte d’Ivoire avec lesquels il a promis une collaboration franche et riche.
De Gildas, Correspondant du Républicain à Abidjan
Le Républicain 07/10/2011