A l’ouverture de la session d’avril du CNT, l’organe parlementaire de la Transition, le président de l’institution, le Col Malick Diaw a dénoncé le maintien des sanctions de la CEDEAO contre le Mali, des mesures pour nuire plus que la covid 19. Avant de fustiger le comportement des spéculateurs économiques.
« Comme vous le savez, la CEDEAO dotée d’une témérité hors norme, est toujours en froid avec notre pays. En effet, à l’issue de son sommet extraordinaire du 19 février 2023, la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, malgré toutes les démarches effectuées auparavant par les Ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée, a décidé de maintenir ses sanctions contre les trois pays et d’imposer, en plus, une interdiction de voyager aux membres du gouvernement et autres hauts fonctionnaires », a déclaré le président du CNT.
Avant d’ajouter que l’organisation sous-régionale a appelé l’ONU, l’Union Africaine et tous les partenaires internationaux à soutenir la mise en œuvre de ces décisions sur le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. Et Col Malick Diaw de dénoncer : « Nous n’avons point besoin de microscope pour savoir que la finalité obscure desdites mesures est de continuer à nuire gravement à nos Etats. Heureusement que nous sommes déjà vaccinés contre ce type de virus, pire que la covid 19 ».
Par ailleurs, explique le col Diaw, « ces sanctions illicites et malveillantes infligées à nos pays et à nos populations, au mépris des causes profondes ayant conduit aux transitions respectives, nous ont donné sérieusement à réfléchir. Au final, j’estime que nous pouvons même dire Grand Merci à la CEDEAO pour nous avoir démontré, à travers ses agissements, que nous ne devons compter exclusivement que sur nous-mêmes. C’est pourquoi, nous suivons avec toute l’attention requise l’évolution des relations de coopération entre le Mali, la Guinée et le Burkina Faso. La nouvelle ambition des autorités des trois pays visant à fédérer leurs efforts pour raffermir davantage l’axe Bamako-Conakry-Ouagadougou est hautement salutaire. Aucun sacrifice ne sera vain pour conforter cet élan commun vers le bonheur, la stabilité et l’émergence. Nous y croyons fermement, nous y travaillons ardemment et nous le réussirons sûrement ».
Au plan social et en particulier sur le quotidien des Maliens en termes de prix des denrées, le président de l’organe parlementaire se montre préoccupé de la spéculation économique qui dope la vie chère, par ces temps de ramadan. « Je profite de cette occasion pour décrier fortement les comportements de certains de nos compatriotes, qui exploitent ces moments particuliers de piété pour s’adonner à la spéculation sur les produits de première nécessité dans les marchés. Les nombreux sacrifices régulièrement consentis par l’Etat et les faitières des opérateurs économiques, que nous apprécions à leur juste valeur, visent exclusivement à soulager nos populations. Par conséquent, ils ne doivent nullement être récupérés voire exploités par d’autres concitoyens à des fins de surenchère ou d’enrichissement illicite », a-t-il déclaré. Avant de relever les efforts que fait le gouvernement dans ce sens. « Nous nous réjouissons des initiatives déjà prises par le Gouvernement dans ce sens, néanmoins, nous lui demandons de continuer à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour enrayer définitivement ce fléau ». Il s’agit bien du fléau de la hausse des prix des denrées alimentaires.
Le président du CNT a aussi salué les progrès au plan sécuritaire et dans la lutte contre le terrorisme, avant de mettre l’accent sur la diplomatie et la coopération à renforcer. Avant d’évoquer les activités de l’intersession passée et le menu de cette session d’avril riche en action de vulgarisation du texte de la future nouvelle Constitution, en projets de loi et en activités de contrôle de l’action gouvernementale. Bruno D. SEGBEDJI