Ce vendredi 25 mars les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO se retrouvent à Accra alors que la Cour de justice de l’UEMOA demande la suspension des sanctions contre le Mali.
Ce sommet à Accra au Ghana est organisé plus de deux mois après les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA. L’UEMOA qui, à travers sa cour de justice, a ordonné ce jeudi la suspension de ses sanctions qui pesaient contre le Mali depuis le 9 janvier dernier.
La demande de suspension par la Cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine est une victoire selon Siriki Kouyaté, du mouvement Yerewolo Debout sur les Remparts.
» Au-delà de la guerre diplomatique, nous avons également engagé une guerre sur le plan juridique. Maintenant, l’UEMOA vient de donner raison à l’Etat Malien. Donc, cela sous-entend que notre pays sera disposé à engager une bataille juridique. Et sur ce plan également avec la CEDEAO » explique t-il à la DW.
La CEDEAO maintient pour sa part ses sanctions contre le Mali. Au moins jusqu’au sommet extraordinaire de l’organisation sous-régionale ce vendredi à Accra. « Une divergence de point de vue »
L’économiste Modibo Mao Macamou rappelle ainsi que les impacts de l’embargo sont visibles dans certains secteurs de l’économie. Selon lui « les deux premières recettes d’exportation, l’or et le coton, ne sont pas tellement impactés par les sanctions parce qu’elles sont exportées dans les pays hors de la CEDEAO. En revanche, pour ce qui concerne les animaux vivants ou le bétail, nos deux plus grands clients sont la Côte d’Ivoire et le Sénégal, qui absorbent à peu près 80% de nos exportations de bétail. »
Pour l’analyste politique Bakary Traoré, la CEDEAO et les autorités maliennes ne s’entendent pas sur la durée de la transition militaire en raison d’une profonde divergence de vue.
« La CEDEAO est sur une vision d’un chronogramme électoraliste. C’est-à-dire une transition qui est là pour uniquement organiser dans l’immédiat les élections et céder le pouvoir à un civil. Le Mali est dans une vision de réformes. C’était avant une vision de refondation mais le Mali a dû revoir son ambition à la baisse pour aller vers une vision de réformes. Autrement dit, cibler quelques réformes majeures, les mettre en place pour pouvoir ensuite organiser les élections » explique t-il à la DW.
Invité par les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO à prendre part au sommet de ce vendredi, le Colonel Assimi Goïta se fera finalement représenter par le ministre des Affaires étrangères qui sera accompagné par ses homologues de l’administration territoriale et de la refondation.
Mahamadou Kane
Source: DW.com