En 2023, le Mali a opéré un tournant décisif dans la gestion de ses ressources minières avec l’adoption d’un nouveau code minier et, pour la première fois, une loi dédiée au contenu local. Ces réformes visent à renforcer l’intégration des richesses minières dans l’économie nationale, tout en assurant une exploitation plus équitable et transparente.
Ces nouvelles lois, inspirées des Assises nationales de la Refondation, traduisent une volonté politique claire de moderniser le secteur minier. En juillet 2024, les décrets d’application ont été adoptés, renforçant l’engagement des autorités à rendre ces réformes pleinement opérationnelles. L’objectif ultime est de maximiser les retombées pour le pays et ses habitants, tout en attirant les investissements étrangers.
Les entreprises minières opérant au Mali ont manifesté leur volonté de se conformer aux nouvelles réglementations, notamment celles liées au code minier de 2023 et à la loi sur le contenu local. Cette conformité garantira une plus grande implication des entreprises locales et des travailleurs maliens dans l’exploitation des ressources, tout en renforçant la responsabilité sociétale des sociétés minières.
Créée en 2022 sous l’impulsion du président de la Transition, la Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources Minérales du Mali (Sorem) joue un rôle clé dans la gestion des ressources minières nationales. La Sorem a déjà obtenu un permis de recherche d’or à N’Tahaka, marquant un pas important vers une exploitation nationale optimisée, au bénéfice des populations locales. Cette structure permet également à l’État de renforcer sa présence dans ce secteur stratégique.
Le Mali s’engage également dans la construction d’une usine d’affinage d’or, fruit d’une collaboration avec la Russie. Ce projet, qui s’étendra sur 10 hectares, a pour ambition de raffiner sur place l’intégralité de l’or extrait du territoire malien. Cette initiative vise à maximiser la valeur ajoutée du secteur aurifère en assurant une transformation locale des matières premières.
Le contrat de lithium de Goulamina a été renégocié, augmentant la part de l’État malien et des acteurs nationaux à 35 %. Cette révision devrait rapporter près de 100 milliards de Fcfa annuellement aux caisses de l’État, en plus des dividendes directs, tout en favorisant le développement local et la création d’emplois.
Avec ces réformes, l’administration minière bénéficie de moyens renforcés pour surveiller de près les activités des sociétés minières. Un suivi rigoureux des normes environnementales et des obligations contractuelles est désormais au cœur des priorités des autorités.
Dans le cadre de ces réformes, le gouvernement malien a décidé d’annuler le permis d’exploitation de la mine de manganèse de Tassiga, attribué en 2011 à Metal Mass PTY Ltd. Cette décision vise à protéger les intérêts de l’État et des communautés locales, tout en assurant le respect des engagements contractuels des opérateurs.
Pour enrayer l’exportation frauduleuse d’or et maximiser les revenus publics, le gouvernement prévoit la création d’une brigade spéciale des mines et d’un commissariat dédié aux activités minières. Ces entités seront chargées de réprimer les infractions dans le secteur et de renforcer la surveillance des exploitations artisanales.
Dans les mois à venir, les autorités maliennes se concentreront sur la restructuration des services du ministère des Mines, notamment la Direction nationale de géologie et des Mines. Le développement de la Sorem, avec la relance des activités à Morila et les nouvelles explorations à N’Tahaka, sera prioritaire. De plus, le suivi des mines en difficulté permettra de sauvegarder les emplois et d’assurer une production durable.
Avec ces réformes ambitieuses, le Mali aspire à devenir un modèle de gestion transparente et intégrée de ses ressources minières, au service de son développement économique.
La Rédaction
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