Pour plusieurs experts étrangers et maliens il sera quasi impossible dans le délai imparti de fournir un fichier électoral définitif suffisamment fiable. Premier écueil, beaucoup de Maliens recensés par le Ravec (Recensement administratif à vocation civile), qui sert de base de données, ne figurent pas sur les listes électorales.
Des données ont également disparu. Ainsi, la Délégation générale aux élections a constaté que plus de 400 villages ne comptabilisaient que deux, trois, ou quatre électeurs. A l’intérieur du pays, l’administration n’a pu déployer qu’une seule commission par commune. Beaucoup de villageois éloignés ne se sont pas déplacés pour vérifier s’ils sont bien inscrits.
Les 300 000 Maliens devenus majeurs n’ont pas pu être intégrés au fichier, faute de temps. Quant aux déplacés et aux refugiés, ils ont peu de chance de récupérer d’ici le 28 juillet leurs cartes NINA, seul document qui permettra de voter. Multiplier les équipes de distribution des cartes exige du temps, il faut recruter, former et déployer. Même chose pour les agents électoraux qui devront gérer les bureaux le jour du vote.
A Kidal, et plus généralement dans les trois régions du Nord, tout doit être fait pour inciter les populations à voter, pour ne pas prêter le flan à l’exclusion qui suscitera immanquablement des contestations. Un délai supplémentaire permettrait de remédier à tous ces problèmes pour garantir un minimum de participation et donc de légitimité au futur président élu.
RFI