Mali : Protestation contre l’agression algérienne : Mobilisation gigantesque des forces vives sur l’ensemble du territoire national

A l’appel de plusieurs organisations de la société civile qui dénoncent l’’agression de l’Algérie contre les Forces armées maliennes (FAMA), la jeunesse malienne a pris d’assaut le Centre international de conférences de Bamako (CICB) le samedi 12 avril. C’était a la faveur d’un meeting de dénonciation, de protestation et de condamnation de l’attitude de l’Algérie.

Sous un soleil de plomb, des milliers de Maliens se sont mobilisés pour soutenir les Forces de défense et de sécurité maliennes. Mais aussi pour exprimer leur profonde indignation face à l’agression inacceptable du voisin algérien à travers la destruction d’un drone des FAMA en opérations contre les Groupes armés terroristes à Tinzawatène, dans le Cercle d’Abeïbara dans la Région de Kidal, dans la nuit du 31 mars au 1er avril dernier.

Dans la cour du CICB et à l’intérieur de la salle Djeli Baba Sissoko il était difficile de se frayer un chemin malgré la forte chaleur du moment. Des dizaines de manifestants brandissant des pancartes et des banderoles à l’effigie de la Confédération des États du Sahel (AES) et des Chefs d’État des trois pays membres se la jouaient à l’étroit. Sur les multiples banderoles qu’ils brandissaient l’on pouvait lire, entre autres : «Égalité et respect entre Nations», «Mali-Algérie, le passé comme le présent, la reconnaissance forge des alliances solides, à l’épreuve du temps et de l’adversité». Ou encore «la société civile appelle au respect de nos frontières», «la coopération oui, mais toujours dans le respect sans ingérence étrangère».

Dans une déclaration lue par le président du Conseil national de la jeunesse (CNJ-Mali), Sory Ibrahim Cissé, les manifestants ont exprimé leur profonde indignation et leur mécontentement face à un acte irresponsable du régime algérien et une provocation inacceptable portée à notre nation, suite à la destruction d’un drone FAMA sur le territoire national. Pour le porte-parole des organisateurs de la société civile, cet acte est la preuve, si besoin en est encore, que les autorités algériennes soutiennent le terrorisme international.

«Nous exigeons que les autorités algériennes mettent immédiatement fin aux actes d’ingérence et de déstabilisation contre notre pays, qu’elles respectent les accords bilatéraux et internationaux et qu’elles se joignent de manière constructive aux efforts pour la paix et la sécurité», a clamé le président du CNJ-Mali. Pour qui la recherche de la paix et la stabilité constitue la seule priorité des autorités de Transition. Sory Ibrahim Cissé a également appelé à l’ouverture d’une enquête internationale indépendante pour faire la lumière et déterminer les responsabilités dans cette affaire. Avant d’inviter le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour éviter que de tels actes ne se reproduisent plus. En outre, il a salué la solidarité agissante des pays de l’AES et la promptitude des actes forts pris sur le plan diplomatique, politique et militaire en guise de protestation.

Soulignons qu’au même moment, la grande mobilisation s’est tenue sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, de Kayes à Kidal les Maliens «débout sur les remparts» ont condamné avec la dernière énergie cette violation de la souveraineté nationale. Dans une union sacrée, les manifestants ont exprimé leur soutien indéfectible aux autorités de l’AES.

La cérémonie a vu la projection d’un film documentaire intitulé «Mali-Algérie, frères de sable et de silence» qui retrace les faits saillants de la coopération entre l’Algérie et le Mali, des années 1960 à nos jours avec un accent particulier mis sur le soutien mémorable apporté par le Mali à l’armée algérienne dans sa lutte pour l’indépendance.

Aboubacar TRAORE