Militaires et rebelles s’affrontaient depuis mardi matin dans le centre du Mali à Ténenkou, ville de la région de Mopti, a appris l’AFP de sources concordantes.
Ces nouveaux combats interviennent alors que la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a exhorté dimanche tous les protagonistes à cesser les hostilités et à évacuer les positions nouvellement occupées.
Les combats ont commencé vers 05H00 (locales et GMT) peu après que des hommes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg) « sont arrivés du côté nord de la ville », engageant la bataille avec l’armée, a déclaré un élu local joint de Bamako, la capitale, à 470 km au sud de Ténenkou.
Selon cet élu, les assaillants seraient venus par la route qui mène à Léré (nord), près de la frontière mauritanienne, où des combats le 29 avril entre rébellion et armée ont fait près de 20 morts (neuf militaires et dix rebelles) et une vingtaine de blessés, selon le ministère de la Défense.
La CMA avait revendiqué « une douzaine de prisonniers et plusieurs morts » dans les rangs adverses, justifiant l’attaque de Léré par la prise le 27 avril de ses positions à Ménaka (nord), près de la frontière nigérienne, par des groupes armés pro-gouvernementaux.
Les affrontements à Ténenkou ont été confirmés par un enseignant joint sur place qui a affirmé avoir vu « trois blessés à l’est de la ville » peu avant 10H00.
Dans un bref communiqué, la CMA a assuré avoir affronté l’armée à Ténenkou et pris le contrôle de la ville, ce qu’ont réfuté une source militaire malienne et une source indépendante.
« Les affrontements se poursuivent. Les rebelles n’ont pas du tout le contrôle de Ténenkou, c’est du bluff », a déclaré la source militaire, assurant que « l’armée malienne devrait rapidement contrôler le terrain ».
« On ne peut pas avancer actuellement que la ville est perdue par l’armée malienne d’après nos informations » jusqu’à peu avant 10H00, a indiqué une source civile au sein de la médiation internationale dans la crise malienne.
Le 16 janvier, des combats entre jihadistes et soldats à Ténenkou avaient fait au moins deux morts parmi les militaires maliens.
La région de Mopti se situe aux abords de la zone du nord du pays où opèrent les groupes armés, tombée en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.
Les jihadistes en ont en grande partie été chassés par une opération militaires internationale déclenchée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et toujours en cours.
(AFP 05/05/15)