Otage au Sahel depuis 2011, le Suédois Johan Gustafsson vient d’être libéré, annonce le ministère suédois des Affaires étrangères dans un communiqué. Son rapt avait été revendiqué par al-Qaïda au Maghreb islamique.
La dernière preuve de vie de Johan Gustafsson remontait à janvier 2016. Al-Qaïda au Maghreb islamique avait diffusé sur Internet une photo de l’otage suédois. Barbu, amaigri, mais apparemment en bonne santé, il sollicitait son gouvernement pour accélérer sa libération.
Un an et demi après cette image, mais surtout après plus de cinq ans de captivité, Johan Gustafsson est libre. Stockholm n’est pas très loquace pour l’instant. La ministre suédoise des Affaires étrangères a simplement déclaré que Johan Gustafsson était rentré au pays en bonne santé et qu’il tenait bon compte tenu des circonstances.
« Plusieurs années d’efforts »
Montrant aux journalistes une photo de l’ex-otage entouré de ses proches, Margot Wallström a indiqué qu’il avait retrouvé sa famille, tout en refusant de détailler les conditions de sa libération. La ministre a simplement précisé que Johan Gustafsson avait été relâché « il y a quelques jours », après « plusieurs années d’efforts » de la police, d’hommes politiques, de diplomates, d’autorités suédoises et étrangères.
Refusant de dire si de l’argent avait été donné en échange, Margot Wallström a toutefois déclaré que Stockholm ne payait pas de rançon en cas d’enlèvement.
Elle n’a pas évoqué le cas du deuxième otage, le Sud-Africain Stephen McGown, enlevé au même moment que lui.
C’est assis à la terrasse de leur hôtel de Tombouctou après une journée de visites touristiques que Johan Gustafsson, Stephen McGown et Sjaak Rijke, de nationalité néerlandaise, avaient été enlevés par des hommes armés le 25 novembre 2011 [ au lendemain de l’enlèvement des Français Philippe Verdon et Serge Lazarevic ]. Un Allemand, avait résisté et s’était fait tuer. Le Néerlandais Sjaak Rijke a été libéré en 2015 par les forces spéciales françaises.
Ce rapt, premier du genre à Tombouctou, avait représenté un choc. A l’époque, le nord du Mali n’avait pas encore été conquis par les jihadistes et la cité recevait toujours des touristes occidentaux. Aujourd’hui, six autres personnes sont encore détenues au Sahel.