« Nous sommes à Gorom-Gorom (ville du Nord du Burkina, Ndlr). Nous avons tous les otages », qui sont « sains et saufs, tout le monde se porte bien », a déclaré cette source. Cet émissaire a précisé que l’arrivée à Ouagadougou était prévue à la mi-journée après cette escale.
Un des groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), allié d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), avait annoncé mercredi la libération des trois otages, deux Espagnols dont une femme et une Italienne, enlevés en octobre 2011 en Algérie.
Mohamed Ould Hicham, un dirigeant du Mujao, avait affirmé que ces libérations avaient été obtenues en échange de celles de trois prisonniers islamistes « dans un pays musulman » qu’il n’a pas cité et du paiement d’une rançon dont il n’a pas donné le montant, promettant ces informations pour plus tard.
Les trois Européens étaient initialement attendus dans la capitale burkinabé mercredi soir mais le regroupement des otages, qui étaient séparés, vers Gao, l’une des grandes villes du Nord malien, a pris plus de temps que prévu, selon une source militaire du Burkina, pays souvent impliqué dans les libérations d’otages ces dernières années dans la région.
Début mai, le Mujao avait réclamé le versement de 30 millions d’euros en échange de la libération de deux des trois otages – les deux femmes – et la libération de prisonniers détenus en Mauritanie.
A Nouakchott, un site mauritanien d’informations en ligne, Alakhbar, a écrit mercredi que, parmi les prisonniers islamistes qui ont été échangés contre les otages, figure un Sahraoui du nom de Memine Ould Oufkir.
Les deux coopérants espagnols, Enric Gonyalons et Ainhoa Fernández Rincón, ainsi que l’Italienne Rossella Urru, avaient été enlevés le 23 octobre 2011 près de Tindouf, région qui est le fief des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.
Le Mujao et un autre mouvement islamiste armé, Ançar Eddine (Défenseurs de la religion), lui aussi allié d’Aqmi, occupent totalement le nord du Mali après en avoir chassé l’armée malienne fin mars-début avril.
Après les libérations de mercredi, treize otages, dont six Français, restent retenus par des islamistes au Sahel.
Le Mujao avait annoncé le 12 juillet avoir libéré trois des sept otages algériens enlevés le 5 avril au consulat d’Algérie de Gao, ce qu’a confirmé ensuite Alger. Pour libérer les sept Algériens, le groupe avait exigé en mai « la libération de nos frères prisonniers en Algérie, plus une rançon de 15 millions d’euros ».
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