C’est une bataille décisive qui s’est déroulée dans la localité de Konna, située à 70 kilomètres de la ville de Mopti. Konna est devenue – comme toute la région de Mopti – le verrou que l’armée malienne a voulu rendre infranchissable et ce, afin d’éviter que la coalition de mouvements islamistes puisse poursuivre son avancée vers le Sud.
La bataille de Konna aura duré moins d’une journée. Les premiers affrontements se sont produits dans la nuit de mercredi à jeudi. Les premiers tirs ont débuté vers 8h30. Aux environs de 16 heures, les tirs avaient cessé, selon des habitants de la ville contactés par RFI. Une heure plus tard, les islamistes paradaient en ville à bord de leurs véhicules tout-terrain. Quant à l’armée malienne, elle s’est repliée vers la ville garnison de Sevaré, située plus au Sud.
Les combats ont été intenses. Tirs d’armes lourdes, rafales de kalachnikov, rien n’a été épargné aux habitants de la localité. Certains témoins affirment que plusieurs civils ont été blessés durant ces combats mais pour l’heure, il est impossible de donner un bilan précis de ces affrontements.
Depuis la fin de la semaine dernière, les groupes islamistes du Mujao, d’Ansar Dine, d’Aqmi mais aussi des éléments de Boko Haram se sont regroupés vers la ligne de démarcation – une avancée qui a provoqué les premiers combats, depuis neuf mois, entre ces groupes et l’armée malienne.
La chute de Konna est une défaite pour l’armée malienne qui a manifestement été surprise par le nombre des assaillants et surtout par leur grande capacité à livrer bataille.
A Bamako et dans la communauté internationale, l’inquiétude est à son comble. Paris réclame un déploiement rapide de la force internationale pour intervenir au Mali et souligne sa grande préoccupation. Même inquiétude du côté de l’Union européenne, où la chef de la diplomatie, Catherine Ashton, condamne fermement les offensives des groupes islamistes.
Ces évènements, ajoute-t-elle, ne font que « renforcer la pertinence et l’urgence » d’agir. L’Union européenne doit déployer une mission de formation et de conseil à l’armée malienne.
Par Ursula Soares
Source: RFI 2013-01-10 18:58:18