Une autre mutinerie est ensuite survenue dans une base de Gao, une ville stratégique du nord du pays. Des soldats ont enlevé quelques hauts responsables militaires et les retiennent toujours en otages, selon une recrue militaire présente sur les lieux, qui a réclamé l’anonymat par crainte pour sa sécurité.
Le président malien, Amadou Toumani Touré, a écrit mercredi sur son compte Twitter: «Il n’y a pas de coup d’État au Mali. Ce n’est qu’une mutinerie».
Les jeunes soldats maliens sont de plus en plus mécontents face à l’incapacité du gouvernement à maîtriser la rébellion des séparatistes touaregs dans le nord du pays. Les soldats qui ont participé à la mutinerie dans la capitale ont expliqué avoir agi ainsi pour forcer le gouvernement à écouter leurs demandes, et ont assuré qu’il ne s’agissait pas d’une tentative de renversement du gouvernement élu.
Mais à Bamako, la population était sur les dents mercredi. Les commerçants ont fermé boutique plus tôt qu’à l’habitude et les travailleurs se sont empressés de rentrer chez eux.
Les incidents ont commencé dans la matinée, lors d’une visite du ministre de la Défense, le général Sadio Gassama, à la base de Kati, près du palais présidentiel. Dans son discours, le général Gassama n’a pas fait mention des revendications des soldats, qui estiment que le gouvernement gère mal la lutte contre les séparatistes et ne fournit pas assez d’armes et de nourriture aux soldats.
Les recrues ont commencé à tirer dans les airs, selon un soldat joint par téléphone, qui a demandé l’anonymat. Le soldat a précisé que les soldats avaient ensuite lancé des pierres sur le véhicule du ministre, le forçant à quitter la base de façon précipitée.
À Gao, après que les soldats eurent enlevé quatre ou cinq officiers du commandement, ils sont partis à la recherche du commandant de la base, qui est responsable des opérations contre les rebelles touaregs, selon une recrue.
D’après cette source, les mutins n’ont pas trouvé le commandant. À la tombée de la nuit, ils ont étendu leurs recherches au-delà de la base, vers la ville de Gao, à quelques kilomètres plus loin.
Depuis l’après-midi, la radio et la télévision publiques maliennes ne sont plus en ondes. Les résidants du quartier où se trouve l’édifice de la radiotélévision nationale ont rapporté avoir vu des soldats installer une mitrailleuse devant la station. Des hommes armés empêchent les voitures de se rendre à proximité et seules les motos peuvent traverser les points de contrôle militaires qui viennent d’être érigés dans le centre de Bamako.
Par Associated Press 22/03/2012