Le Mali ne mérite pas cela, nous les Maliens, nous ne méritons pas cela. (…) J’appelle les populations, notamment les jeunes, à mettre fin aux marches, a-t-il lancé, évoquant des saccages pendant les manifestations, ainsi que d’autres actes qu’il a affirmé s’interdire d’évoquer par pudeur.
Des milliers de manifestants ayant répondu à l’appel d’organisations et d’associations favorables aux auteurs du coup d’Etat militaire du 22 mars au Mali ont marché lundi à Bamako et Koulouba, protestant contre le maintien au pouvoir de Dioncounda Traoré pour une transition d’un an, en vertu d’un accord conclu dimanche avec l’Afrique de l’Ouest et les putschistes.
Selon les témoignages, certains manifestants ont pu, en dépit de la présence de membres de la Garde nationale, pénétrer dans le bureau de M. Traoré où ils l’ont frappé et blessé.
Le président intérimaire a été brièvement admis aux urgences, avec une blessure au visage et une au dos selon un infirmer. Il a passé un scanner qui a révélé qu’il n’y a pas de lésion grave, a déclaré à l’AFP le médecin qui s’est occupé de l’examen. Selon la même source, M. Traoré a ensuite quitté l’hôpital pour une destination sécurisée.
Cheick Modibo Diarra a expliqué avoir discuté avec des manifestants qui s’étaient rendus lundi matin à son bureau pour lui exprimer leur mécontentement de l’accord de dimanche. Selon lui, il leur a assuré avoir reçu le message, et leur a promis de le transmettre aux putschistes et à la médiation ouest-africaine, dont un précédent accord, datant du 6 avril, encadre la suite du processus de transition au Mali.
Ces manifestants ont ensuite tranquillement quitté les lieux alors que ceux qui se sont rendus à Koulouba se sont livrés à des violences, a ajouté M. Diarra, qui a invité les populations à abandonner des marches programmées pour les prochains jours.
Ne répondez pas aux appels à manifester, vaquez tranquillement à vos occupations, a-t-il lancé. Vous m’avez choisi comme chef du gouvernement. (…) Alors, je vous en prie, laissez-moi travailler.
Il a souligné que le Mali faisait face à des problèmes graves et avait besoin d’unité et de stabilité: Le nord du pays est occupé, nous sommes en quête de moyens pour permettre à notre armée d’aller libérer ces régions et assister nos frères qui y sont.
Depuis la prise de fonction de MM. Traoré et Diarra en avril, le Mali est resté en proie à la crise née du putsch, qui a accéléré la chute du nord du pays aux mains de divers groupes armés dominés par des islamistes, dont le mouvement Ansar Dine et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
(©AFP / 21 mai 2012 23h17)