Moussa Mara avait dû initialement retarder sa venue samedi et atterrir à Gao, la grande ville du Nord malien, en raison d’échanges de tirs samedi entre soldats et rebelles à Kidal.
Un militaire malien a été tué par balle lors des affrontements entre l’armée et les rebelles près du gouvernorat de Kidal, a indiqué à l’AFP une source militaire malienne. Selon un membre de la délégation officielle, il est décédé des suites de ses blessures.
Dans un communiqué publié plus tôt, la Minusma (Mission de l’ONU au Mali) a condamné fermement les actes de violence à Kidal. Elle évoquait un bilan de 19 blessés légers parmi ses policiers sur place et sept parmi les manifestants.
Arrivé à bord d’un hélicoptère de la Minusma dans le camp des Nations unies à Kidal, le Premier ministre s’est rendu ensuite au camp militaire tenu par les soldats maliens, où il s’est incliné devant la dépouille du soldat tué.
Je m’incline ici devant la mémoire du soldat malien qui a perdu ce matin la vie, ici à Kidal, parce qu’il défendait le drapeau malien, a déclaré M. Mara.
Le chef du gouvernement a ajouté qu’il venait apporter le message clair du président de la Republique, Ibrahim Boubacar Keïta: Kidal fait partie du Mali. Nous sommes pour la paix avec tous nos frères mais il n’y aura pas deux Mali.
La Minusma a appelé les parties concernées à assurer une cessation immédiate des actes de violence et le retour au calme et à engager des discussions constructives afin de faire progresser le processus de réconciliation.
Selon des habitants de Kidal, une bonne centaine de personnes avaient pris samedi la direction de l’aérodrome de la ville, à l’appel de groupes rebelles touareg, pour empêcher l’arrivée du Premier ministre.
Vendredi déjà, plusieurs centaines de jeunes et de femmes avaient manifesté à l’aéroport contre cette visite. Selon des témoins, les manifestants avaient lancé des pierres contre les forces de sécurité, avant d’être finalement dispersés par les Casques bleus, d’après une source militaire malienne.
En novembre 2013, le précédent Premier ministre Oumar Tatam Ly avait été contraint d’annuler une visite à Kidal après l’intrusion de manifestants hostiles sur l’aéroport de ce chef-lieu de région.
Son successeur Moussa Mara a entamé vendredi sa tournée dans le Nord par Tombouctou, l’autre grande cité de la région.
La sécurité de son voyage est assurée par les Casques bleus et l’armée française, qui a lancé en janvier 2013 une intervention militaire contre les islamistes liés à Al-Qaïda qui occupaient le nord du pays depuis un an.
Bien que les islamistes aient été chassés et largement affaiblis, l’Etat malien n’a jamais repris véritablement le contrôle de Kidal et de sa région, située à 1.500 km au nord-est de la capitale Bamako, où les Touareg, jadis alliés aux jihadistes, restent en force.
(©AFP / 17 mai 2014 20h18)