Mali: le nouveau PM Diarra prêt à négocier mais pas le couteau sous la gorge

Dans ce message diffusé par la télévision publique ORTM, M. Diarra s’est particulièrement adressé aux habitants du Nord qui souffrent le martyr du fait d’une agression aussi incompréhensible que barbare, en référence aux divers mouvements armés, dont des rebelles touareg et des islamistes, qui contrôlent depuis fin mars-début avril le nord du Mali.

Pour résoudre la crise, toutes les options sont envisageables, en premier lieu celle de la négociation. (…) Oui, nous négocierons parce que nous haïssons la guerre, et nous négocierons, chers compatriotes, parce que nous n’avons pas peur de négocier, parce que nous n’avons pas honte de négocier. Cependant, nous ne négocierons pas le couteau sous la gorge, en acceptant le fait accompli, a-t-il déclaré.

Le nouveau Premier ministre, qui poursuit ses consultations pour la formation de son gouvernement, s’est fixé comme première priorité (…) la reconquête totale de l’intégrité du territoire national.

Pas un cm2 du sol de la patrie ne restera occupé par qui que ce soit ou quoi que ce soit, a-t-il assuré, soulignant qu’il n’est pas question de se laisser ronger par l’amertume et le désespoir.

Il a également estimé que le Mali a souffert d’un déficit de gouvernement et d’une insuffisance de capacité d’anticipation ayant conduit à la situation actuelle, sans accuser directement le régime d’Amadou Toumani Touré (ATT), président renversé le 22 mars par des militaires qui l’ont accusé d’incurie dans la gestion de la crise dans le Nord et de manque de moyens pour les soldats envoyés au front.

ATT, qui devait quitter le pouvoir en juin, après dix ans à la tête du Mali, a ensuite formellement démissionné le 8 avril à la suite d’un accord entre les putschistes et la médiation ouest-africaine. Cet accord a ouvert la voie à la mise en place d’institutions de transition, dont le président par intérim Dioncounda Traoré investi le 12 avril, et le Premier ministre Diarra, nommé le 17 avril.

Pour Cheick Modibo Diarra, aucun sacrifice n’est trop grand pour sortir le Mali de la situation actuelle. Il a promis aux populations du Nord de ne jamais les abandonner. La fin de votre calvaire ne saurait tarder. Elle est pour bientôt, a-t-il dit.


(©AFP / 20 avril 2012 23h03)