Les négociations visent à créer une sortie honorable pour la junte, très isolée et soumise à un embargo de ses voisins ouest-africains, avait déclaré à l’AFP une source au ministère nigérian des Affaires étrangères ayant requis l’anonymat, dans l’après-midi.
Les discussions portaient notamment sur la possibilité de persuader les putschistes qui ont pris le pouvoir le 22 mars à la faveur d’un coup d’Etat, de se retirer en échange d’une forme d’amnistie, selon cette source.
Après un entretien entre la délégation malienne et le chef de la diplomatie nigériane Olugbenga Ashiru, la source a indiqué qu’un communiqué préliminaire avait été envoyé pour examen au chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo ainsi qu’aux présidents nigérian Goodluck Jonathan et ivoirien Alassane Ivoirien, actuellement à la tête de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
La proposition consiste à demander au président du parlement malien (…) d’assurer la présidence d’un gouvernement intérimaire qui organisera des élections, avait indiqué la source.
Cependant, le porte-parole du ministère nigérian des Affaires étrangères a laissé entendre quelques heures plus tard qu’un accord n’avait pas été trouvé mardi.
Il n’y aura pas de communiqué, a déclaré à la presse Ogbole Amedu Ode, ajoutant que les consultations se poursuivraient. Il n’a pas précisé ou ni quand.
M. Ode n’a pas pu préciser si la délégation malienne, composée de trois membres, quitterait le Nigeria mardi.
Le président Amadou Sanogo nous a mandatés pour rencontrer les autorités nigérianes et expliquer quelle est la situation au Mali, avait déclaré devant des journalistes l’un des émissaires maliens, le colonel Blonkoro Samake, avant de rencontrer M. Ashiru.
Lors d’un sommet lundi à Dakar, les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont décidé de la mise en place immédiate de sa force militaire d’attente et annoncé l’imposition d’un embargo total sur le Mali par les pays voisins jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel.
Le siège de l’organisation régionale, qui compte 15 membres dont le Mali, récemment suspendu, est à Abuja.
La junte est totalement isolée et soumise depuis lundi à un embargo diplomatique, économique et financier de ses voisins.
Elle a renversé le président Amadou Toumani Touré sous le prétexte que son régime était incompétent pour contrer les rebelles touaregs et des groupes islamistes opérant dans le nord.
Mais le putsch a facilité la progression fulgurante de ces mouvements. Après Kidal et Gao, Tombouctou, une des capitales du nord-Mali et cité historique, est tombée sous le contrôle des islamistes armés du mouvement Ansar Dine (défenseurs de l’islam) soutenu par des éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), selon des témoins.
(©AFP / 03 avril 2012 20h06)