« Il y a quelques semaines, mes hommes combattaient à quelques mètres d’ici », raconte avec chaleur le colonel Bruno Bert, qui commande le Groupement tactique inter-armes (GTIA) de Gao. « Et aujourd’hui nous faisons ce geste pour faciliter une reprise de la vie normale. Ce sont les deux aspects de notre métier: il faut savoir gagner la paix, couper tout lien qui pourrait exister entre l’ennemi et la population ».
Les 77.000 euros que vont coûter la réfection du bâtiment, mais aussi la remise en état de la place voisine du « marché des femmes » ont été octroyés directement par l’Etat-major des armées à Paris, précise le lieutenant-colonel Aldo (il ne veut révéler que son prénom), chef du détachement de coopération civilo-militaire.
« Des artisans sont en train de fabriquer des étals de bois avec des toits de métal pour les stands des femmes, sur la place. Nous avons aussi prévu huit fontaines publiques avec de l’eau potable, qui n’existaient pas », dit-il dans un sourire. « Ce sont au moins 500 commerçants qui pourront reprendre bientôt le travail, c’est une infrastructure vitale pour la ville et la région ».
Pour montrer qu’elle n’est pas là que pour combattre mais aussi pour « gagner la paix », l’armée française finance à Gao la reconstruction du grand marché couvert, qui a brûlé le 21 février lors des combats avec des infiltrés jihadistes.
Dans moins d’un mois les arches de la halle, où bat le coeur de la grande ville du nord-est du Mali, auront été réparées et recouvertes d’enduit, le sol refait et les commerçants, chassés par les tirs et les flammes, pourront rouvrir leurs étals.
« Il y a quelques semaines, mes hommes combattaient à quelques mètres d’ici », raconte avec chaleur le colonel Bruno Bert, qui commande le Groupement tactique inter-armes (GTIA) de Gao. « Et aujourd’hui nous faisons ce geste pour faciliter une reprise de la vie normale. Ce sont les deux aspects de notre métier: il faut savoir gagner la paix, couper tout lien qui pourrait exister entre l’ennemi et la population ».
Les 77.000 euros que vont coûter la réfection du bâtiment, mais aussi la remise en état de la place voisine du « marché des femmes » ont été octroyés directement par l’Etat-major des armées à Paris, précise le lieutenant-colonel Aldo (il ne veut révéler que son prénom), chef du détachement de coopération civilo-militaire.
« Des artisans sont en train de fabriquer des étals de bois avec des toits de métal pour les stands des femmes, sur la place. Nous avons aussi prévu huit fontaines publiques avec de l’eau potable, qui n’existaient pas », dit-il dans un sourire. « Ce sont au moins 500 commerçants qui pourront reprendre bientôt le travail, c’est une infrastructure vitale pour la ville et la région ».
« Il est important de montrer à la population que les choses évoluent dans le bon sens, malgré des soubresauts terroristes qui persistent de temps en temps ».
« Vital » pour Gao et la région
Sur la berge du fleuve Niger, en plein centre ville, le marché de Gao a pris feu le 21 février quand des hangars voisins, dans la cour de la mairie où s’étaient retranchés plusieurs combattants jihadistes, se sont embrasés.
Les murs du marché ne portent pas, contrairement à la mairie, le commissariat ou le palais de justice voisins, les stigmates des affrontements mais son faux-plafond de bois a brûlé. Le toit de tôle n’a heureusement pas été touché, permettant une remise en état rapide.
Une cinquantaine d’hommes, dont dix jeunes chômeurs de la ville désignés par deux associations, ont été embauchés par l’entrepreneur Moussa Ario, fier de montrer l’avancée des travaux aux officiers français et aux officiels maliens rassemblés sur place jeudi.
« Nous avons commencé le 25 mars. Ils nous ont donné 45 jours, mais je pense bien avoir terminé avant trois semaines », affirme-t-il.
Pour Youssouf Maïga, responsable municipal du chantier, « seule la France pouvait nous aider à financer un tel chantier, et aussi rapidement. C’est vital pour Gao, et pour toute la région ».
Amadou Al Assam Maïga, vice-président de l’association des marchands de légumes, se souvient des heures d’angoisse quand, avec des centaines de personnes le 21 février, il a été pris au piège pendant des heures entre l’incendie, les combats et le fleuve.
Il observe en souriant les manoeuvres remplir à la pelle des brouettées de sable et de ciment, que les maçons projettent sur les murs et les plafonds.
« Nous sommes au chômage, nous vivons sur nos réserves ou à crédit auprès de commerçants », explique-t-il en écartant de ses lèvres son turban bleu. « Nous venons les voir tous les jours pour les féliciter, les remercier et les encourager à terminer le plus vite possible ».
Auteur AFP 2013-04-05 16:43:42