Très inquiets de la tournure que prenne la transition au Mali, des hommes politiques et ceux de la société civile réunis au sein du Collectif de Défense des Acquis Démocratiques (CODEF-AD) appellent à un sursaut national pour combattre ou empêcher ce qu’ils qualifient ‘’confiscation du pouvoir’’ par le président de la transition, Assimi Goïta et ses collaborateurs. C’était l’objet d’une conférence de presse tenue le dimanche 02 Janvier 2022.
A l’issue des Assises Nationales de la Refondation (ANR), tenues en décembre 2021 sur toute l’entendue du territoire national, une nouvelle période pour la transition a été proposée par les participants allant de six (06) mois à cinq (05) ans. Sans coup férir, les autorités donc ont opté pour cinq (05), à travers un chronogramme qui a été présenté par les émissaires du colonel Assimi Goïta, chef de l’État, à la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Une décision très mal accueillie par la classe politique malienne et une partie de la société civile. Créé en décembre 2021 suite à l’arrestation du docteur Oumar Mariko, président du parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI), le Collectif de Défense des Acquis Démocratiques (CODEF-AD), dont le rang ne cesse de grossir, s’oppose catégoriquement à cette prolongation de la transition.
«Des organisations politiques, associatives et des personnalités ayant compris que la démocratie est menacée et que l’histoire est en cours de falsification par un Premier ministre revanchard, ont décidé de se mettre ensemble pour exiger d’une part la libération du détenu politique Oumar Mariko et de son compagnon d’infortune Boubacar Camara ; d’autre part, pour défendre l’esprit et les acquis du Mars 1991 », pouvait-on lire dans le communiqué de presse de CODEF-AD, lu par son porte-parole Djiguiba Keïta.
Déjà pour cette conférence du CODEF-AD, l’on notait la présence de Rash Bath ; Issa Kaou Djim et l’activiste Bouba Fané. «L’exemple que donne Assimi et ses amis dépasse le seuil d’une menace pour la Démocratie. Ils font en même temps, la promotion pour les coups d’État. Ils montrent désormais qu’à travers un coup d’État, on peut s’offrir plus qu’un mandat, mais un mandat au cours duquel tu peux nommer des personnes que tu veux. À travers cet exemple, plus personne ne battra campagne pour des élections à coup de milliards, mais les gens risquent de se préparer à financer des coups d’Etat et avoir leur mandat », a déclaré Mohamed Youssouf Bathily.
Pour le cas d’Oumar Mariko dont le jugement est prévu le 18 février, sa mise en liberté provisoire est espérée ce mardi 04 Janvier 2022
Amadou Kodio/Afrikinfos-Mali