La nuit a été calme à Ménaka, au nord-est du Mali, où l’armée malienne a totalement repris le contrôle de la situation. La desserte de la cité en électricité est à nouveau assurée et des habitants qui avaient quitté la ville, sont en partie revenus.
A Tessalit, seconde localité du Nord où les affrontements avaient eu lieu entre armée et rebelles touaregs, le calme est également revenu. Dans la nuit du vendredi à samedi, un témoin a vu arriver à l’aéroport de cette localité un renfort de six véhicules de l’armée régulière.
Mais si le calme est revenu pour le moment à Ménaka et à Tessalit, c’est à Aguelhoc, toujours au nord-est, que la situation semble confuse.
Rebelles et armée malienne affirment, chacun de son côté, être maître des lieux et chaque camp donne sa version des derniers accrochages survenus hier, au sud de la ville.
Selon le MNLA, l’armée a perdu beaucoup d’hommes, il y a eu des blessés dans ses rangs et des soldats ont été faits prisonniers. Seuls quelques véhicules militaires ont réussi à s’échapper avec leur chef le colonel ould Meïdou, sérieusement blessé. Il a été transporté dans la soirée à Gao.
Faux, répond un responsable du ministère malien de la Défense qui a pris l’initiative de contacter RFI. Selon cette source, les rebelles ont été défaits, de nombreux morts et blessés dans leurs rangs, ainsi que des prisonniers.
Gao, base d’action, contre l’offensive des rebelles touaregs
Depuis plusieurs jours , le chef d’état-major général des armées, le général Poudiougou, a pris ses quartiers à Gao, à plus de 1 000 kilometres au nord-est de Bamako. Située sur la rive du fleuve Niger, la ville est devenu le coeur stratégique du nouveau conflit
A Gao, l’état-major des armées dispose d’un arsenal militaire, composé de moyens aéroportés et de vehicules blindés récemment dépêchés. c’est d’ici que les helicoptères de combats qui sont intervenus à Ménaka ont décollé ce 18 janvier. Au moins deux d’entre eux ont été mis hors service par les combattants du MNLA.
Gao, cité des Askia, capitale du royaume songhoï, est un carrefour pluricommunautaire : les peuls, les songhoï, les touaregs et les arabes y vivent de longue date en bonne intelligence.
C’est là que sont nés les groupes d’autodéfense Ganda Koy, des milices noires peules et songhoïs sont apparues durant la rébellion des années 90. Aujourd’hui, elles renaissent sous un autre nom, Ganda Izo,« les fils du terroirs ».
Comme par le passé, ces mouvements se donnent pour mission de préserver la terre de leurs ancêtres face aux prétentions touarègues et se disent prêts à suppléer un État qu’ils qualifient de « défaillant ».
Dans les années 90, le face-à-face rébellion-Ganda Koy s’était traduit par des violences intercommunautaires qui ont durablement traumatisé le pays.
LES DANGERS DE L’EXTENSION DU CONFLIT TOUAREG AU NIGER
Rhissa Feltou, maire d’Agadez (Niger), fut un responsable de l’ex-rébellion touarègue.
La question primordiale est comment occuper tous les ex-combattants qui sont revenus de Libye.
Le Niger a été confronté à deux rébellions touarègues dans le passé. Un forum de la paix est prévu les 22 et 24 janvier 2012 à Arlit, la cité minière du Nord. L’occasion de lancer un appel au gouvernement nigérien à s’impliquer davantage dans le développement des zones désertiques et à poser des garde-fous afin que la situation soit circonscrite au Mali.
RFI 21/01/2012