Mali: la rébellion paraphera jeudi l’accord d’Alger

 

Un responsable rebelle et une source de sécurité régionale avaient indiqué mardi à l’AFP à Bamako que des délégations des groupes de la CMA se rendraient mercredi à Alger pour parapher en principe cet accord, malgré les violations répétées du cessez-le-feu depuis le 27 avril.

Une source au sein de la médiation internationale à Bamako a précisé mercredi à l’AFP que les délégations étaient attendues dans la soirée à Alger, de même que le chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), Mongi Hamdi.

L’accord, qui doit être signé officiellement vendredi à Bamako en présence d’une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement, le sera par le gouvernement malien et ses alliés et probablement par deux des cinq groupes de la CMA, a indiqué cette source.

Le document a été paraphé à Alger le 1er mars par le camp gouvernemental mais pas par la rébellion qui, après avoir consulté sa base, avait indiqué ne pas pouvoir l’avaliser en l’état.

Dans un communiqué publié tôt mercredi, la CMA rappelle avoir réclamé en vain des amendements, mais s’être résolue à accepter lors de discussions le 26 avril avec M. Hamdi de parapher le document avant l’ouverture de discussions intermédiaires entre la période qui sépare le paraphe et la signature.

Elle ne peut que déplorer les blocages actuels qui sont dus à l’entêtement du gouvernement malien à vouloir imposer un plan de règlement qui ne bénéficie pas du soutien et de l’adhésion des populations de l’Azawad et qui comporte en lui les germes d’une nouvelle déflagration et d’une escalade, selon le texte, excluant implicitement une signature vendredi.

Les ministres algérien et français des Affaires étrangères avaient appelé mardi à cette signature dans l’intérêt de la paix au Mali et dans la région, selon Laurent Fabius, qui s’exprimait à Alger avec son homologue algérien Ramtane Lamamra.

Le texte prévoit la création d’Assemblées régionales dotées de pouvoirs importants, élues au suffrage universel direct, mais, comme le souhaitait Bamako, ni autonomie ni fédéralisme et ne reconnaît l’Azawad, nom par lequel les rebelles désignent le nord du Mali, que comme une réalité humaine, sans contenu politique.

La CMA réclame la reconnaissance officielle de l’Azawad comme une entité géographique, politique et juridique, la création d’une assemblée interrégionale couvrant cette zone, et un quota de 80% de ressortissants de l’Azawad dans les forces de sécurité.

(©AFP / 13 mai 2015 18h24)