« En ce qui concerne la question militaire, le gouvernement français a marqué sa disponibilité à coopérer avec le Mali dans ce domaine », a déclaré Jean Félix-Paganon, envoyé spécial de la France au Sahel, avant son départ de Bamako dimanche soir.
« J’étais effectivement chargé d’en informer nos interlocuteurs maliens, de leur dire que nous étions à leur disposition », a-t-il ajouté.
« En fonction de ce qui est nécessaire, la décision de principe est prise pour répondre aux besoins de l’armée malienne », y compris l’envoi d’instructeurs militaires pour former une armée sous-équipée et démoralisée après sa débâcle dans le Nord face aux groupes armés, a affirmé M. Félix-Paganon.
La coopération militaire entre le Mali et la France, ex-puissance coloniale, avait été interrompue après le coup d’Etat militaire du 22 mars qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré et précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Les putschistes ont rendu le pouvoir à des autorités civiles de transition, mais restent influents dans la capitale malienne.
Jean Félix-Paganon était à Bamako pour représenter la France à une réunion internationale de haut niveau qui s’est tenue vendredi et au cours de laquelle les partenaires du Mali sont venus lui exprimer leur « solidarité » et leur disponibilité à l’aider à reconquérir le Nord.
Une force militaire composée de quelques 3.000 soldats de pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est en préparation, avec l’aval de l’ONU et le soutien logistique de pays comme la France et les Etats-Unis.
Lors de la réunion de Bamako, le président malien par intérim Dioncounda Traoré a souligné « l’urgence » d’une intervention armée étrangère pour libérer le nord de son pays où les islamistes imposent avec brutalité la charia (loi islamique) en y commettant des exactions (meurtres, lapidations, amputations, coups de fouets en public, viols).
Des témoignages, confirmés de source sécuritaire malienne, ont fait état de l’arrivée ce week-end dans le nord du Mali de « centaines » de jihadistes étrangers et armés prêts se battre au côté des groupes islamistes qui occupent la région depuis près de sept mois, en cas d’intervention armée internationale.
Créé le 22-10-2012 à 10h35 – Mis à jour à 11h00
Le Nouvel Obeservateur