Contribuer à un meilleur financement des actions des Organisation de la Société Civile (OSC) par les partenaires pour une performance du secteur ;
renforcer la mobilisation et l’engagement des OSC et des partenaires dans le processus de planification, d’exécution et de suivi-évaluation des programmes et projets eau, hygiène et assainissement (Wash);
faire l’état des lieux du secteur Wash; élaborer un programme pluriannuel de mobilisation des ressources financières au niveau des partenaires, accompagné d’un plan de travail et de budget annuel (PTBA); faire la promotion intensive des innovations technologiques des types et normes standards de construction d’ouvrages Wash ; et enfin renforcer des capacités des structures de formation d’appui-accompagnement, des prestataires prives et des OSC.
Voilà quelques pistes de réflexion proposées par la Coalition Nationale de la Campagne Internationale pour l’Eau Potable et l’Assainissement, la (CN-CIEPA/WASH) et son Sanitation and Water for All (SWA) en français (Assainissement et eau pour tous) permettant de mobiliser des fonds auprès des partenaires techniques et financiers (PTF) du secteur wash.
Dans un document de plaidoyer, la CN-CIEPA/WASH et SWA, le secteur eau, hygiène et assainissement a enregistré des progrès dans la mise en œuvre du Programme Sectoriel Eau et Assainissement (PROSEA) soutenant les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), en particulier pour l’accès à l’eau potable. « Toutefois, des insuffisances demeurent pour l’atteinte des objectifs définis dans les politiques et stratégies nationales, au nombre desquelles la problématique du financement du secteur par l’Etat. Pour pallier cette situation, le gouvernement du Mali s’est engagé en avril 2014 à allouer au moins 0,2% du produit intérieur brut (PIB) à l’hygiène et à l’assainissement et 5% du budget national à l’assainissement et à l’eau dans le cadre de l’initiative SWA », peut-on lire dans le document.
Selon le dernier rapport TrackFin, précise le même document, les principales unités de financement du secteur de l’Approvisionnement en Eau, Hygiène et Assainissement (AEPHA) sont les ménages avec 58% des dépenses totales cumulées sur la période 2012-2018, suivies des PTF avec 24,9%, puis des acteurs étatiques, avec 10,3% et des ONG pour 6,7%. Les dépenses d’investissement, sont majoritairement supportées par les PTF à raison de 63.5%, suivi par l’Etat avec 19,2% et les ONG avec 16,8%.
«Ceci a montré une dépendance du secteur aux financements extérieurs pour plus de 80% (PTF et ONG). Les Organisations de la Société Civile (OSC), composées des associations, ONG et organisations communautaires de base, intervenant dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable, de l’assainissement et de l’Hygiène ne disposent pas de sources de financement pérennes. Les financements sont assez faibles et non diversifiés chez la plupart d’entre elles. Les sources de financement proviennent d’ONG internationales ou de bailleurs de Fonds (PTF) pour des projets ponctuels. Cette dépendance des OSC aux financements extérieurs qui ne sont pas réguliers à amener la CN-CIEPA a initié ce document de mobilisation de fonds afin de financer leurs activités », ajoute le document.
Les OSC doivent dès lors doubler d’efforts…
Après avoir rappelé que ce document a été initié afin d’aider les OSC dans cette mobilisation de ressources, la CN-CIEPA/WASH et son partenaire SWA rappellent que le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène au Mali bénéficie de l’appui d’organisations internationales (OMS, UNICEF) ; de donateurs internationaux (Gouvernements japonais, danois, suédois, néerlandais, luxembourgeois, canadien, USAID, Union Européenne) ; d’ONG (WaterAid, World Vision, Help Assistance, Protos, Eau Vive, Plan, CARE, Save The Childe, HELVETAS) ; utilités nationaux (SOMAPEP (Société Malienne de Patrimoine de l’Eau Potable) et SOMAGEP (Société Malienne pour la Gestion de l’Eau Potable), ANGESEM(Agence Nationale de Gestion des Stations d’Epurations du Mali) etc. «Tous ces partenaires demeurent de potentiels bailleurs des OSC. Les OSC avec l’appui de l’Etat peuvent solliciter ces mêmes partenaires pour le financement de leurs activités en élaborant un bon plan de mobilisation de ressources à les soumettre », souligne la CN-CIEPA/WASH.
Selon elle, ce document traduit la volonté des organisations de la société civile a assuré un accès durable aux services Wash des communautés. «Nous ne devons pas perdre de vue la capacité financière limitée des OSC à relever ces différents défis. Sans un appui-accompagnement conséquent, difficilement, elles parviendront seules à infléchir la tendance actuelle vers un engagement convaincant et un financement plus grand du secteur Wash. Le plan de mobilisation des financements des activités des OSC du secteur s’inscrit dans le processus de mise en œuvre des différentes politiques nationales et de l’exécution des différents projets et programmes qu’elles ont planifiés. Autant les acteurs de financement des programmes et projets Wash sont nombreux, autant les difficultés de mobilisation des ressources sont énormes », précise le document.
Pour la CN-CIEPA/WASH, les OSC doivent dès lors doubler d’efforts en multipliant les campagnes de lobbying et de plaidoyer auprès des différents acteurs. «L’aboutissement de ces campagnes de plaidoyer dépendra de la capacité des OSC à avoir une vision claire de leur mission, définir les objectifs précis et les résultats à atteindre pour amener les partenaires à s’inscrire et à supporter leur vision », conclut-elle.
Ousmane BALLO / Afrikinfos-Mali