Les dirigeants ouest-africains sont allés au-delà de la simple condamnation du coup d’Etat de Bamako, mardi 27 mars à Abidjan. Ils ont en effet sommé la junte militaire de rendre le pouvoir au gouvernement du président Amadou Toumani Touré, un message ferme qui a été clairement donné à une délégation des putschistes maliens convoqués hier à Abidjan.
Blaise Compaoré médiateur
Et c’est un retour immédiat dans les casernes que les chefs d’Etat de la Cédéao (Communauté économique des pays d’Afrique de l’Ouest) exigent au capitaine Amadou Sanogo qui a déjà commencé à endosser les habits de président. L’instance suprême de la Cédéao a dit que sa position n’était pas négociable, c’est-à-dire le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Mali. La Cédéao a de surcroît décidé d’envoyer une mission de six chefs d’Etat demain, jeudi 29 mars, à Bamako pour tenter d’obtenir le retrait de la junte.
Cette mission sera conduite par le président en exercice de la Cédéao, le numéro un ivoirien Alassane Ouattara. La délégation sera composée entre autres du Béninois Thomas Boni Yayi, de la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf ou du Burkinabè Blaise Compaoré. Ce dernier a par ailleurs été nommé par la Conférence d’Abidjan, médiateur dans la crise malienne. Sa principale mission est de régler à terme le problème des rébellions du nord du Mali.
Dans l’hypothèse où le président déchu, Amadou Toumani Touré, ne voudrait pas rester au pouvoir jusqu’à l’organisation des élections, la Cédéao a envisagé une alternative. Ce serait au président de l’Assemblée nationale d’assurer l’intérim comme le prévoit la Constitution malienne, sachant que l’élection présidentielle est programmée pour le 29 avril.
Rfi 28/03/2012