Elle ne bercera plus le mandingue de sa suave voix. Khaira Arby, cantatrice malienne dévouée à la paix, celle qu’on surnommait le rossignol de Tombouctou a rangé son micro dimanche à Bamako où elle devait être inhumée lundi, selon sa famille et les autorités.
“Ma tante est décédée dimanche dans un hôpital de Bamako. (Elle) sera inhumée lundi au cours d’une cérémonie officielle”, a déclaré à l’AFP Amadou Diallo, un enseignant et parent Khaira Arby, à Tombouctou (nord-ouest).
Khaira Arby, née en 1959 et originaire de Tombouctou, est considérée comme l’une “des plus belles” voix du nord du Mali. Elle a débuté sa carrière musicale à 11 ans, selon des membres de sa famille.
La ministre malienne de la Culture, Ndiaye Ramatoulaye Diallo, s’est déclarée lundi “en grande tristesse” après l’annonce du décès de l’artiste.
Cantatrice de la paix
“Certains l’appelaient le + rossignol de Tombouctou +, mais en vérité, entre blues berbère du Sahara et groove mandingue, elle est toujours restée ouverte à la diversité, poreuse aux souffles féconds du métissage, et assumant sa fonction sociale de tisserand de liens” entre les communautés maliennes, a dit la ministre.
“Elle avait une voix de rossignol et avait plusieurs albums à son compteur en arabe, en bambara, en tamasheq et en sonraï. Elle était comme un trait d’union entre le nord et le sud du Mali”, a affirmé lundi à l’AFP Ismael Diallo, enseignant-chercheur à l’Université nationale de Bamako.
Khaira Arby était également appelée “la diva de Toumbouctou”. Elle a beaucoup chanté pour la paix dans le nord du Mali.
AFP