«Après des échanges ouverts, francs et fraternels, les trois délégations ont reconnu la nécessité de créer un cadre de dialogue inter malien, inclusif impliquant les représentants des différentes communautés vivant au nord du Mali ». Tel est en quelque sorte le principal acquis de la première rencontre entre le gouvernement de transition et les groupes armées, a l’issue de la réunion du 4 décembre 2012 à Ouagadougou.
Et dans le cadre de ce dialogue, selon le communiqué final, les délégations ont convenu de se conformer à un certain nombre de principes. Ce sont : le recours au dialogue et à la négociation pour le règlement politique de la crise pour une solution définitive et équitable de la crise ; le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali ; le respect des droits de l’Homme, de la dignité humaine, des libertés fondamentales et religieuses ; le respect de l’égalité entre les citoyens maliens ; le rejet de toute forme d’extrémisme et de terrorisme et le respect des communautés maliennes. Et pour rapidement parvenir à un dialogue utile et constructif, les trois parties ont, en outre, convenu d’observer une cessation des hostilités et d’éviter toutes formes d’exactions et de violence à l’égard des populations civiles et toutes formes d’incitation à la violence. Par ailleurs, elles ont convenu de créer les conditions nécessaires au retour des réfugiés et des personnes déplacées et de créer un environnement de sécurité débarrassé de toutes formes de terrorisme et de criminalité transfrontalière organisée. Et, comme une cerise sur le gâteau, le communiqué final indique : « les différentes délégations conviennent de se retrouver à une date qui sera fixée par le médiateur de la CEDEAO en vue de formaliser le cadre du dialogue inter malien ».
En effet, même s’ils sont pratiquement tous convaincus que la résolution définitive de la crise au nord du Mali nécessitera l’usage de la force armée, les leaders de la communauté internationale ont souhaité que le Mali ouvre des négociations avec les groupes armés qui sont disposés à prendre leur distance avec ceux qu’ils considèrent comme des terroristes : AQMI et MUJAO. Et, c’est pour matérialiser cette volonté fortement exprimée par la quasi-totalité des partenaires de notre pays que Tieman Coulibaly, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, a conduit une délégation malienne à Ouagadougou.
Sous l’égide de Blaise Compaoré, Président du Faso et Médiateur de la CEDEAO pour la crise au Mali, une première rencontre a eu lieu le 4 décembre 2012 entre les représentants du gouvernement malien et les représentants des groupes armés. La délégation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) était conduite par Mahamadou Djéri Maïga et celle d’Ansar Eddine par Alghabas Ag Intalla. L’objectif principal de cette rencontre était « d’échanger sur les perspectives de sortie de crise par le dialogue ».
Pour la circonstance, Blaise Compaoré s’était fait accompagner par les représentants du Président en exercice de la CEDEAO, du Médiateur associé et de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI). Le communique final indique qu’à l’occasion des contacts préliminaires, le Médiateur a rappelé aux trois délégations les exigences de la CEDEAO et de la communauté internationale pour la résolution de la crise malienne.
Et de préciser que « la délégation gouvernementale a réaffirmé que l’engagement à respecter l’unité nationale, l’intégrité du territoire, la forme républicaine et la laïcité est un préalable à l’ouverture du dialogue ». Malgré tout, les délégations des deux groupes armés maliens ont réitéré leur disponibilité au dialogue et ont exprimé au Médiateur et à la délégation gouvernementale leurs revendications. Et, c’est après des échanges ouverts, francs et fraternels que les trois délégations ont reconnu la nécessité de créer un cadre de dialogue inter malien, inclusif impliquant les représentants des différentes communautés vivant au nord du Mali.
Assane Koné
Le Républicain Mali 06/12/2012