MALI FESTI REGGAE: La femme au cœur de la 18e édition qui débute ce jeudi

La 18e édition du festival «Mali Festi Reggae» débute ce jeudi (du 23 au 25 février 2023). Les manifestations programmées auront lieu à l’Auberge Djamilla à Badalabougou et au Musée national​ de Bamako​. La femme est au centre de la thématique de l’édition 2023 de ce festival qui est l’initiative d’une brave dame et d’une artiste très engagée, Mariam Sangaré dite Sista Mam, une pionnière du reggae féminin au Mali et compte aujourd’hui parmi les têtes d’affiche du genre sur le continent. Entre Sound system et concerts en live, il est prévu des conférence-débats, des expositions, des projections de films et des remises de dons.

«Femme, fille de la terre, source de vie, mère nourricière» ! Tel est le thème central de la 18e édition du festival de musique, «Mali Festi Reggae», prévue du 23 au 25 février 2023 dans notre capitale. Une thématique inspirée de la légendaire chanson «No Woman no cry» (Ne pleure pas, femme) de la légende du reggae, Robert Nesta dit Bob Marley! 

Cette édition débute d’ailleurs à l’Auberge Djamilla avec une conférence-débat sur ce thème avec des panélistes comme Ras Kéka Koné, Hawa Sy Savane et Ras Mounkoro. La modération est assurée par Julian Kadjey​ ​des ambassadeurs des rastas d’Afrique.

Rappelons que «No woman, no cry» de Bob Marley (chantée en solo avec un accompagnement acoustique à la guitare) prône l’égalité en faveur des femmes des ghettos du monde entier. Particulièrement intime, cette chanson parle de libération spirituelle en rappelant qu’on ne peut «être esclave que si on le permet soi-même». Pour Bob, si notre corps peut être la possession d’un maître, «notre âme et notre esprit lui seront ou lui doivent être toujours inaccessibles». A travers l’exemple de l’esclavage en Afrique, la légende du reggae nous dit donc de ne pas laisser notre «esprit être l’esclave» de quoi que ce soit, que ce soit la célébrité, l’argent ou la possession ; de le libérer complètement. Pour de nombreux critiques, «No woman, no cry» est l’âme de Bob Marley ; pas seulement de sa musique, mais aussi et surtout de sa personne !

La conférence-débat du lancement sera suivie d’une projection de film documentaire sur les droits, devoirs et place de la femme présentée par notre consoeur Célia d’Almeida. Mali Festi Reggae c’est aussi la remise de don à des orphelinats et un grand show avec le Sound system au Musée National de Bamako. En plus de Sista Mam, sont attendus sur la scène de cette 18e édition le Papa Koko Dembélé, Master Soumy, Dreadam Falou, Sharaph, Seul Dieu Mariam, Jah Light, Vizoman, Black Mojah, Maggy Ita, Ras Kalif, Ras Julian, Ras Billy… La marraine du festival demeure la Colonel-major Néma Sagara.

Se déroulant depuis 18 ans, contre vents et marées et malgré d’énormes difficultés financières (les sponsors ne se bousculent pas pour soutenir un festival de reggae), Mali Festi Reggae découle de la volonté inébranlable d’une jeune dame qui croit en son rêve et qui est prête à tous les sacrifices pour réaliser ses projets : Mariam Sangaré dite Sista Mam ! Pionnière du reggae féminin au Mali, elle compte aujourd’hui parmi les têtes d’affiche du genre sur le continent. 

L’indomptable reggae woman a initié ce festival pour vulgariser les valeurs du rastafarisme en permettant à tout le monde de s’imprégner des idées du mouvement Rastafari. Et comme elle nous le dit souvent dans nos entretiens, «les messages véhiculés par le reggae sont si forts et si pertinents qu’ils ne peuvent que nous aider à changer de mentalité pour bâtir une nation où le vivre ensemble serait une réalité». Le reggae est un creuset de valeurs au service de la paix universelle.

Nourrit dans le berceau par la passion du reggae d’une Maman dévouée à la patrie et à l’éducation de ses enfants, Sista Mam partage depuis l’enfance ce combat de valorisation du reggae avec sa soeur cadette, Aminata Sangaré dite «Queen Mamy» qui est la cheville ouvrière de l’organisation de Mali Festi Reggae. Une belle initiative à laquelle adhèrent également des mouvements de rastas ​du Mali.

Moussa Bolly