Quarante-cinq militaires et policiers maliens capturés fin mai à Kidal (fief de la rébellion touareg nord-est) par les groupes armés sont arrivés à l’aéroport de Bamako par vol spécial, où ils ont été accueillis par le Premier ministre malien Moussa Mara.
Dans le même temps, toujours à l’ééroport, 41 Touareg capturés lors de patrouilles des forces de défense et de sécurité dans le nord du Mali, ont été remis en liberté.
Ils devaient regagner leur région d’origine dans l’avion qui a ramené les militaires maliens libérés.
Selon Aliou Touré, du ministère malien de la Sécurité, il s’agit d’un geste de décrispation de part et d’autre avant l’ouverture de négociations de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord du Mal, mercredi à Alger.
Les militaires et policiers libérés ont transité lundi soir par l’Algérie avant de regagner leur pays, selon une source officielle malienne qui a affirmé que l’ensemble des prisonniers libérés étaient en bonne santé.
Soldats et policiers libérés avaient été capturés après des combats ayant opposé à Kidal du 17 au 21 mai l’armée malienne aux hommes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg), du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA, au sein duquel sont recyclés d’ex-jihadistes) et du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA).
Ces combats s’étaient soldés par une lourde défaite de l’armée malienne qui avait perdu une cinquantaine de soldats.
Un cessez-le-feu obtenu par le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l’Union africaine (UA), tient toujours. Mais le gouvernement malien a dénoncé la semaine dernière des concentrations de groupes armés dans le Nord où des affrontements ont par ailleurs lieu entre le MNLA et une branche du MAA.
Les prisonniers des groupes armés avaient eux été arrêtés essentiellement lors de patrouilles de l’armée malienne dans le Nord avant les combats de Kidal.
Les négociations qui doivent s’ouvrir à Alger sont les premières à rassembler l’ensemble des parties prenantes au conflit depuis celles qui avaient abouti à un accord intérimaire le 18 juin 2013 à Ouagadougou, au Burkina Faso, ayant ouvert la voie à la tenue d’élections présidentielle et législatives.
Mais depuis l’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2013, les pourparlers piétinent et les groupes armés continuent à mener régulièrement des actions meurtrières dans le nord du Mali.
Lundi, un légionnaire français a été tué et sept militaires blessés lors d’une attaque suicide dans la région de Gao (nord), a affirmé le ministère de la Défense à Paris.
Il s’agit du neuvième soldat français tué au Mali depuis le lancement de l’opération française Serval en janvier 2013, mais du premier tué au cours d’une attaque suicide.
(©AFP / 15 juillet 2014 20h47)