Ibrahim Boubacar Keïta dit « IBK » qui fait une tournée africaine qui l’a déjà conduit au Tchad et en Côte d’Ivoire, s’est longuement entretenu avec M. Compaoré au palais présidentiel de Ouagadougou.
« Je suis ici aujourd’hui en tant que président élu du Mali pour un devoir élémentaire de reconnaissance à l’endroit d’un frère (…) qui a accepté la lourde responsabilité d’assurer la médiation dans la crise multiforme que notre pays a connue », a affirmé à la presse M. Keïta, soulignant que les « Maliens dans leur pire cauchemar n’ont jamais pensé à une telle crise ».
M. Compaoré « restera à mes côtés, il sera reconduit, il n’a même pas le choix », a-t-il dit sur le ton de la plaisanterie.
Sous l’égide de M. Compaoré, nommé médiateur par l’Afrique de l’Ouest dans la crise malienne, Bamako et les rebelles touareg ont signé le 18 juin un accord préliminaire qui a permis l’organisation de l’élection présidentielle sur toute l’étendue du territoire malien y compris à Kidal, ville du Nord-Est du Mali occupée par les Touareg après l’intervention française qui a chassé les djihadistes de la région.
Selon l’accord, ces discussions doivent reprendre entre le nouveau pouvoir et les Touareg « 60 jours » après la formation du nouveau gouvernement pour définir l’avenir du nord Mali, appelé Azawad par les Touareg qui souhaitent son autonomie.
Par ailleurs, IBK a catégoriquement exclu l’entrée dans son gouvernement du capitaine Ahmadou Sanogo, auteur du putsch qui a chassé le président Ahmadou Toumani Touré « ATT » du pouvoir en mars 2012 et précipité le Nord du Mali entre les mains des groupes armés touareg alliés à l’époque des groupes djihadistes et d’Al-Qaïda au Magrheb islamique (Aqmi).
Sanogo ne sera « pas dans mon gouvernement dans tous les cas », a asséné celui qui est présenté comme un homme à poigne dans son pays.
M. Compaoré, bientôt 26 ans au pouvoir, a affirmé qu’il avait de « bons préjugés » sur le président élu malien et lui a souhaité « bonne arrivée à ce poste ».